Centrafrique: tensions au sein de la Misca, les Tchadiens envoyés au Nord
La force africaine déployée en Centrafrique, la Misca, est parcourue par de vives tensions. Les soldats tchadiens qui la composent sont accusés par une partie de la population de Bangui de soutenir la Séléka.
Mis à jour le 24/12 à 10 heures 26.
Alors que des échanges de tirs sont intervenus à Bangui lundi après-midi entre soldats tchadiens et burundais de la force de l’Union africaine déployée en Centrafrique (Misca), le chef militaire de la force, le général Martin Tumenta Chomu, a affirmé à RFI que les bataillons tchadiens allaient être envoyés dans un secteur plus au nord.
Ils vont être remplacés, pour la sécurisation de la capitale Bangui, par des troupes burundaises et congolaises. Les Camerounais doivent également quitter la ville pour être relocalisés.
La méfiance d’une partie de la population de Bangui vis-à-vis des soldats tchadiens, qui sont parfois accusés d’être proches des combattants de la Séléka, pose problème pour ramener la sécurité dans la capitale.
Dimanche, lors d’une manifestation contre leur présence dans la capitale, un manifestant a été tué.
Tensions entre Burundais et Tchadiens
Le lendemain, selon le lieutenant-colonel Potien Hakizimana, les Tchadiens ont lancé hier une grenade en direction des Burundais alors que ceux-ci venaient d’intercepter six ex-rebelles Séléka. Il a assuré que le contingent burundais avait "fait preuve de retenue" mais que des soldats à l’avant-garde avaient tout de même essuyé des coups de feu et répliqué, blessant trois Tchadiens. "Les soldats tchadiens sont repartis avec les six ex-Séléka, en tirant dans tous les sens, puis ils sont revenus en force dans l’après-midi et ont attaqué nos positions, mais nous les avons repoussés sans aucun problème", a-t-il poursuivi.
"Les soldats du contingent burundais sont très disciplinés et aguerris et n’ont aucune responsabilité dans les incidents d’hier", a tenté de rassurer Potien Hakizimana. "Nous n’avons aucun contentieux avec aucune partie de la population centrafricaine", a-t-il ajouté, espérant qu’un tel incident ne se reproduirait pas.
Cependant, selon une source militaire interrogée à Bujumbura, des tensions existaient déjà avec les Tchadiens, qui n’ont pas bien accueilli le fait d’être redéployés à l’intérieur de la Centrafrique et remplacés notamment par des soldats burundais dans la sécurisation de Bangui.
L’armée burundaise participe à plusieurs opérations de maintien de la paix en Afrique. Outre les quelque 850 hommes actuellement en Centrafrique, le Burundi, petit pays d’Afrique des Grands Lacs sorti d’une longue guerre civile en 2006, a déployé en Somalie depuis cinq ans environ 5 500 soldats, et en a préparé 425 autres, qui, selon l’armée, seront déployés au Mali dès que possible.
>> Lire aussi : Cohabitation difficile entre armée française, Misca, Séléka et anti-balakas
(Avec AFP et RFI)
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