RDC : l’envoi de 850 soldats en Centrafrique diversement accueilli sur Twitter

Le gouvernement congolais a annoncé, samedi, son intention d’envoyer 850 soldats en Centrafrique voisine pour participer à la force de l’Union africaine déployée sur place (Misca). Une contribution diversement accueillie sur les réseaux sociaux, alors que le pays se trouve encore confronté à une situation sécuritaire précaire dans l’Est.

Un soldat de l’armée congolaise en patrouille dans le Kivu. © AFP

Un soldat de l’armée congolaise en patrouille dans le Kivu. © AFP

ProfilAuteur_TresorKibangula

Publié le 23 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Pour Kinshasa, il s’agit d’un "apport important et utile" à la "stabilisation" de la situation sécuritaire en Afrique centrale. C’est ainsi que Joseph Kabila, le président de la RDC, a justifié sa décision d’autoriser, le 21 décembre, l’envoi de 850 soldats congolais pour prendre part à la Mission internationale de stabilisation de la Centrafrique (Misca).

"[Les] événements qui déstabilisent la Centrafrique sont une préoccupation constante pour la RDC", a souligné Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, rappelant, entre autres, "l’irruption de motivations ethniques ou identitaires" dans la crise centrafricaine, l’arrivée sur le sol congolais de près de 50 000 réfugiés centrafricains et la nécessité de protéger les frontières nationales.

la suite après cette publicité

Sur les réseaux sociaux, les avis divergent. Certains soutiennent l’initiative des autorités congolaises alors que d’autres, plus nombreux, considèrent que Kinshasa devait d’abord en finir avec les groupes armés qui pullulent dans l’est de la RDC.

Une "décision de prestige"

Élie Mutela, par exemple, relève qu’envoyer 850 soldats congolais en Centrafrique est un "acte démesuré et irresponsable." "Ce bataillon serait utile à Beni [territoire du Nord-Kivu en proie à la menace des hommes de Jamil Mukulu, un chef rebelle ougandais islamiste, NDRL] ou en Ituri pour traquer [les] forces négatives qui y opèrent".

la suite après cette publicité

Abondant dans le même sens, @d1a8y demande au gouvernement congolais de se pencher d’abord sur la question de l’ex-rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23) qui serait en train de se régénérer depuis les pays voisins où ses ex-combattants se sont réfugiés après leur défaite militaire dans le Kivu.

la suite après cette publicité

De son côté, l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme (Asadho), une ONG basée à Kinshasa, dénonce une "décision de prestige" prise par les autorités congolaises et qui traduit, selon elle, "le manque de projection au sein du gouvernement, dans la mesure où l’Est de la RDC est toujours en guerre".

"Expérience internationale"

Par ailleurs, le journaliste basé à Dakar Pla Muhigana a une position plus nuancée. S’il reconnaît que les Forces armées de la RDC (FARDC) avaient déjà "fort à faire à la maison avec les FDLR, les Maï Maï, Nyatura, ADF-Nalu, Kata Katanga, et autres", il considère néanmoins que ce sera une " bonne occasion pour les FARDC d’acquérir une expérience internationale et surtout de prouver qu’elles ont vraiment changé.

L’armée congolaise s’est donnée une "marge de 15 jours" pour "affiner" son déploiement en Centrafrique.

_____________________

Par Trésor Kibangula

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Les ex-combattants du M23 regroupés près de Rugwerero, à 500 km de Kampala, le 8 novembre. © AFP

RDC : le M23 se régénère-t-il à partir du Rwanda et de l’Ouganda ?

Contenus partenaires