L’Algérie satisfaite des excuses de François Hollande

François Hollande a exprimé dimanche « ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propos » sur la sécurité en Algérie. Des excuses accueillies « avec satisfaction » à Alger, mettant ainsi fin à l’incident diplomatique.

François Hollande, le président français. © AFP

François Hollande, le président français. © AFP

Publié le 23 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Une plaisanterie présidentielle a irrité sévèrement l’Algérie pendant plusieurs jours. Prenant la parole le 16 décembre devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), le chef de l’État français avait déclaré avec ironie que Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, était rentré d’Algérie "sain et sauf". Avant d’ajouter : "C’est déjà beaucoup." Mais la blague du président français n’a pas fait rire de l’autre côté de . Loin de là.

"Incident regrettable"

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La saillie de François Hollande a été fort mal accueillie en Algérie, où les souvenirs douloureux de la guerre civile, dans les années 1990, restent très vifs. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a estimé samedi qu’il s’agissait d’un "incident regrettable" et d’une "moins-value" pour les liens entre les deux pays.

>> Voir aussi : Vidéo. La petite blague de Hollande qui ne fait pas rire l’Algérie.

Le Rassemblement national démocratique (RND), deuxième force politique du parlement algérien, a même jugé que les propos de François Hollande "dénotaient la haine vouée par les Français aux Algériens".

"Hollande se moque de l’Algérie devant les juifs", pouvait-on lire en première page de journaux algériens.

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En France, le président de l’UMP Jean-François Copé a qualifié, dimanche sur Twitter, la plaisanterie de François Hollande de "dérapage verbal" et de formule "déplacée".

Le leader du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré, également sur Twitter, que de tels propos lui donnaient "la nausée".

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Les "regrets" de François Hollande

Face à ces réactions, François Hollande a exprimé, le 22 décembre, dans un communiqué "ses sincères regrets pour l’interprétation qui a été faite de ses propos et en fera directement part au président [algérien] Abdelaziz Bouteflika". "Chacun connaît les sentiments d’amitié que François Hollande porte à l’Algérie et le grand respect qu’il a pour son peuple, comme l’ont prouvé la visite d’État qu’il a effectuée en décembre dernier et les discours qu’il a prononcés", a ajouté la présidence de la République.

Peu après, Ramtane Lamamra a fait savoir avoir "pris connaissance avec satisfaction" de ce communiqué.

Ce n’est pas la première fois qu’avec ses bons mots, François Hollande provoque trouble, gêne ou agacement. L’homme pratique depuis toujours ce type de propos badins, avec un succès inégal auprès de son entourage. "C’est son péché mignon, il ne peut pas s’en empêcher, et pourtant il se retient !" confie l’un de ses proches.

Laurent Fabius l’avait qualifié même de "monsieur petites blagues", à une époque où les deux hommes s’opposaient au sein du Parti socialiste.

(Avec AFP)

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