Trois Casques bleus tués au Soudan du Sud, Obama envoie 45 soldats

Trois Casques bleus indiens ont été tués jeudi dans l’attaque de la base militaire de l’ONU à Akobo, dans l’est du Soudan du Sud. Le jeune État se trouverait au bord de la guerre civile, selon le président américain, Barack Obama, qui a décidé d’envoyer 45 soldats sur place pour protéger les ressortissants américains.

Un Casque bleu des Nations unies en mission au Soudan du Sud, près de Jonglei. © AFP

Un Casque bleu des Nations unies en mission au Soudan du Sud, près de Jonglei. © AFP

Publié le 20 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Quatre jours après les récents combats meurtriers entre les hommes de l’ancien vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, et les forces gouvernementales fidèles au président Salva Kiir, une base de l’ONU a été attaquée, le 19 décembre, à Akobo, dans l’État de Jonglei (est). Bilan : trois Casques bleus indiens tués.

Le président américain, Barack Obama, qui avait soutenu la création de cet État né en juillet 2011 de la partition du Soudan, a affirmé le même jour que le pays était "au bord du précipice" de la guerre civile. Il a annoncé, dans une lettre au Congrès, que 45 soldats américains avaient été déployés la veille dans le pays pour la sécurité des ressortissants américains.

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Évacuation des citoyens américains

"Les récents combats menacent de faire plonger à nouveau le Soudan du Sud dans ses jours les plus noirs du passé", a mis en garde le président américain dans un autre communiqué, appelant à la fin immédiate des "combats pour régler des comptes politiques et pour déstabiliser le gouvernement".

"Washington qui a suspendu les activités de son ambassade, a évacué jeudi 130 personnes après avoir fait de même la veille pour plus de 150 personnes", a annoncé le département d’État.

De son côté, l’Union africaine a envoyé jeudi une mission de paix composée de plusieurs ministres est-africains au Soudan du Sud.

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La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, a affirmé pour sa part que le risque de conflit ethnique était "extrêmement élevé", tout en se disant "profondément inquiète pour la sécurité des civils".

Guerre civile

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Le scénario d’une guerre civile "apparaît désormais terriblement possible", a estimé l’International Crisis Group (ICG), s’inquiétant de l’extension des violences à des régions déjà en proie à de vives tensions ethniques. Human Rights Watch a également accusé les belligérants d’avoir commis des meurtres sur des bases ethniques, à Djouba et à Bor.

Au moins cinq employés ont par ailleurs été tués mercredi soir dans un champ pétrolier de l’État d’Unité (Nord) attaqué par des hommes armés non identifiés, selon un responsable du consortium GNOPC qui exploite le champ Unité visé. Ce responsable était réfugié avec environ 200 employés du secteur pétrolier à la base de l’ONU de Bentiu, capitale de l’État. Une autre attaque – non confirmée – y a été signalée sur un autre champ pétrolier.

Il n’était pas possible de savoir si ces attaques étaient liées au conflit politico-militaire ni quelles étaient les conséquences sur la production de pétrole, qui assure 98% des ressources du Soudan du Sud.

Outre ses bases de Djouba, du Jonglei et de Bentiu, la Minuss a indiqué héberger des civils dans quatre autres États, sur les dix que compte le pays. À Juba même, la sécurité était rétablie jeudi mais de nombreux habitants prenaient d’assaut les bus pour gagner leurs villages ou l’Ouganda voisin. Près de 20 000 habitants restaient réfugiés dans les deux bases de l’ONU dans la capitale.

(Avec AFP)

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