Les Malgaches votent pour le second tour des élections présidentielle et législatives

Les Malgaches sont appelés aux urnes vendredi afin de voter pour les élections présidentielle et législatives. Un scrutin qui doit permettre au pays de sortir de trois années de crise depuis le renversement du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina, en 2009.

Hery Rajaonarimampianina en campagne élecorale le 18 décembre. © AFP

Hery Rajaonarimampianina en campagne élecorale le 18 décembre. © AFP

Publié le 20 décembre 2013 Lecture : 3 minutes.

L’issue du second tour des élections présidentielle et législatives malgaches, qui commencent le vendredi 20 décembre, parviendra-t-elle à sortir le pays de la grave crise politique, économique et sociale qu’il vit maintenant depuis trois ans ? Beaucoup l’espèrent, dans ce pays où plus de neuf habitants sur dix vivent désormais avec moins de 2 dollars par jour, selon la Banque mondiale.

Si, pour éviter les troubles, ni M. Ravalomanana, ni Andry Rajoelina, qui a renversé le premier en 2009, n’ont pu se présenter, ils s’affrontent néanmoins par candidats interposés. Le médecin (et ancien ministre de la Santé) Robinson Jean Louis pour l’un, et le comptable (et ancien ministre des Finances) Hery Rajaonarimampianina pour l’autre.

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Au total ce ne sont pas moins de 7,9 millions d’électeurs malgaches qui doivent également désigner 151 députés. Les 20 001 bureaux de vote du pays sont ouverts de 06H00 (03H00 GMT) à 17H00 (14H00 GMT) en cette journée pluvieuse déclarée fériée pour le scrutin.

Dès l’ouverture des deux bureaux de vote de l’école primaire d’Ampandrana, dans un quartier populaire de la capitale Antananarivo, des files d’attentes importantes se sont formées, dans le calme. Ici, les électeurs doivent choisir entre trente candidats pour les deux postes de députés de l’arrondissement, en plus de la présidentielle.

"Ce qui importe pour moi, c’est que je vais voter, Ca fait cinq ans que je sais pour qui je vais voter", notait Fanjatiana Ramanantsoa, arrivée très en avance.

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"J’ai tellement envie d’avoir du changement, dans ce pays. Depuis cinq ans, c’est vraiment horrible", ajoute-t-elle, laissant entendre qu’elle va voter – comme la majorité des habitants de la capitale, selon toute vraisemblance- pour M. Jean Louis. Ce dernier veut rassembler les nostalgiques de l’ère Ravalomanana, président de 2002 à 2009 pendant une période de croissance relative dans la Grande Ile.

"C’est difficile de voir qui va être élu. Les Malgaches sont divisés", observait à côté Henri Rakotomalala, qui voulait voter avant la pluie.

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Les premières tendances devraient se dessiner ce week-end. Faute de sondages, il est difficile de connaître les véritables aspirations des électeurs, qui ont voté à plus de 50% pour des candidats issus du camp Rajoelina au premier tour en octobre.

Mais ces derniers n’ont pas tous appelé à voter pour M. Rajaonarimampianina vendredi, alors que le camp de Marc Ravalomanana – qui vit en exil en Afrique du Sud- s’est rassemblé autour de Robinson Jean Louis, à qui se sont également ralliés quelques transfuges.

Crainte de fraudes

Les deux partent d’assez loin, MM. Jean Louis et Rajaonarimampianina ayant réuni respectivement 25,16% et 15,85% en octobre.

Dans les deux camps, ceux de MM. Ravalomanana et Jean Louis, ce que l’on redoute le plus, c’est la fraude. Ils ont déjà affirmé que des bulletins précochés en faveur d’Hery Rajaonarimampianina avaient été découverts dans le sud du pays.

"Je sais pour qui voter et je suis convaincu qu’il sera élu s’il n’y a pas de fraude électorale", disait encore Mino Rasolofomanana, une électrice de leur camp, vendredi matin avant de faire son devoir électoral à Ampandrana.

La Cour électorale spéciale malgache avait provoqué la surprise en invalidant mercredi soir un décret qui autorisait sous certaines conditions Andry Rajoelina à faire campagne… alors que la campagne était pour ainsi dire achevée. Son nom figure bien sur les bulletins de ses candidats aux législatives.
Mais des experts interrogés par l’AFP ont estimé que la décision de la CES n’aurait aucune conséquence légale même si des recours seront sans doute déposés.

Comme au premier tour, les forces de l’ordre ont annoncé qu’elles seraient présentes en masse pour éviter tout débordement.

(Avec AFP)

 

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