Afrique francophone : les 25 leaders de demain
Ils ont tous entre trente-cinq et quarante-cinq ans. Ces vingt-cinq jeunes Africains (douze Subsahariens et treize Maghrébins), sélectionnés par « Jeune Afrique », incarnent le futur du continent.
Ils sont les Africains de demain. Francophones, ces 25 hommes et femmes, 12 Subsahariens pour 13 Maghrébins, bâtissent à leur manière le paysage économique d’un continent en devenir, sur quelques valeurs communes : l’entrepreneuriat, le panafricanisme, des pratiques modernes, l’innovation, la compétition. Quoi de plus enthousiasmant pour la génération de jeunes diplômés qui, bientôt, leur emboîtera le pas que ce banquier ivoirien devenu patron au Kenya, ce financier algérien opérant depuis Londres, cet assureur marocain actif dans une dizaine de pays subsahariens, ce leader maghrébin de l’offshoring parti à l’assaut du Vieux Continent ?
Débarrassés de tout complexe, ils ont tous, ou presque, entre 35 et 45 ans (l’âge limite que nous avons fixé pour cette liste). D’une certaine manière, l’âge idéal dans le monde des affaires africain, un juste équilibre entre dynamisme, formation de qualité et expérience. Combien sont-ils pour autant, au-delà de ceux que nous vous présentons, à disposer des mêmes atouts sans avoir réussi à briser ce plafond de verre qui, comme il sépare les femmes des plus hautes responsabilités, empêche nombre de quadras de percer ?
La rélève du patronat africain est présente. Mieux, elle l’assume !
Ici, Jeune Afrique peut donner un conseil à tous ces Africains sortis des meilleures écoles qui sont de plus en plus nombreux à revenir sur le continent pour y tenter leur chance. Choisissez de développer votre propre entreprise ou prenez le risque de travailler pour des groupes locaux ! Les multinationales, malgré l’africanisation en cours dans leurs filiales continentales, ne sont pas forcément les meilleurs employeurs – notre liste le souligne – pour atteindre le top niveau à 45 ans.
Moins de « fils de »
Autre satisfaction : opérant dans des secteurs variés (financiers, avocats, industriels, consultants, technophiles), ils ne sont que huit à être des héritiers. Des « fils de » dont la présence dans notre liste est par essence contestable, mais dans un continent où les entreprises familiales restent le modèle ultradominant, huit, est-ce beaucoup ? N’est-ce pas plutôt une preuve supplémentaire de la relève qui s’annonce dans le monde des affaires ? Une relève à laquelle quelques patrons prévoyants ont d’ores et déjà donné leur chance. Reste à faire de même pour toutes celles et ceux qui n’apparaissent pas dans cette sélection.
Maroc
Mohamed Hassan Bensalah – PDG de Holmarcom, 43 ans
Il n’avait que 23 ans lorsqu’il a pris les rênes du conglomérat familial en 1993, après la mort de son père. Depuis, il a insufflé une nouvelle dynamique au groupe, déjà présent dans l’agro-industrie, l’immobilier et la distribution, en élargissant ses activités à la finance et au transport.
Il a par exemple lancé en 2009, avec plusieurs partenaires dont le milliardaire Othman Benjelloun (patron du groupe BMCE Bank), la compagnie low cost Air Arabia Maroc. Fort d’une présence solide en Afrique du Nord, le groupe Holmarcom, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 358 millions d’euros (près de 4 milliards de dirhams) en 2012, met désormais le cap sur le reste du continent.
Il vient ainsi de prendre une participation majoritaire dans la société sénégalaise de promotion immobilière Peacock Investments et est sur le point de lancer un projet de près de 3 000 logements dans la commune de Diamniadio, à 30 km de Dakar.
Tunisie
Safia Hachicha – Directrice de Swicorp, 36 ans
Son passage au cabinet du ministre tunisien des Finances, après la révolution, a propulsé en pleine lumière cette diplômée en finance de l’université George-Washington (aux États-Unis). C’est notamment elle qui a coordonné la participation de son pays aux « réunions de printemps » du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale en avril 2011, puis au G8 de Deauville, en mai de la même année.
Après la victoire électorale des islamistes, Safia Hachicha a réintégré la société d’investissement Swicorp, dont elle est désormais directrice. Elle travaille actuellement sur une levée de fonds de 50 millions d’euros destinés au secteur touristique en Tunisie.
Maroc
Ismaïl Douiri – Directeur général d’Attijariwafa Bank, 43 ans
Pur produit de la fabrique franco-américaine des élites, le directeur adjoint de la première banque marocaine a un CV bien rempli. Cet ingénieur cumule son diplôme de Polytechnique, obtenu en 1990, avec un MBA de la Harvard Business School. Après un court passage chez le géant du nucléaire américain Westinghouse, il se reconvertit dans la finance en intégrant Morgan Stanley puis, très rapidement, McKinsey.
Sa carrière fait un bond en 2004 lorsque ce fils de bonne famille – son père, également polytechnicien, est un ancien ministre, tandis que sa mère tient l’une des plus grandes librairies de Rabat – rejoint la première banque marocaine en tant que directeur de la stratégie. Il grimpe rapidement les échelons et devient directeur adjoint de l’établissement en 2008. Aujourd’hui, il prône un développement plus diversifié du royaume, fondé sur l’entrepreneuriat. Un domaine qu’il connaît bien : il a monté en 2000 Dial Technologies, une start-up dans l’internet mobile.
Janine Diagou : ne l’appelez pas « fille de… »
Directrice générale du pôle banque du groupe NSIA à seulement 40 ans, l’ivoirienne Janine Diagou assure avoir gravi sans aide les échelons du groupe présidé par son père. Entre pressions et exigence de réussite, elle revient sur son parcours pour Jeune Afrique.
Côte d’Ivoire
Daouda Coulibaly – Directeur général de SIB, 42 ans
Premier Subsaharien à diriger une filiale du groupe marocain Attijariwafa Bank, Daouda Coulibaly, nommé en 2012, espère faire de la Société ivoirienne de banque (SIB) un acteur incontournable dans la reconstruction du pays. Ce diplômé de HEC Paris a créé, avec d’autres anciens élèves de la prestigieuse école de commerce, une association pour promouvoir et faciliter l’insertion professionnelle des nouveaux diplômés ivoiriens et africains afin de créer un vivier de manageurs.
Sénégal
Tidjane Deme – Responsable de Google pour l’Afrique francophone, 40 ans
Sur le continent, Tidjane Deme est l’un des rares à mesurer le potentiel des pays francophones en matière d’innovation technologique. Toujours entre deux avions, il parcourt depuis quatre ans le continent au profit de Google, le géant américain de l’internet, à la recherche d’initiatives à soutenir.
Devenu un interlocuteur privilégié pour les technophiles, les opérateurs télécoms et les gouvernements, cet ancien consultant surdiplômé – École polytechnique française, Imperial College London – martèle que l’adoption à grande échelle d’internet ne pourra se faire sans la production de contenus locaux.
Sénégal
Karim Sy – Fondateur de Jokkolabs, 43 ans
Il a travaillé pendant près de vingt ans en Europe et en Amérique du Nord dans le secteur du logiciel libre avant de lancer, en 2010, le projet qui lui tient le plus à coeur. Jokkolabs est un espace de travail partagé (ou « coworking ») dont le nom est issu des termes wolofs joxko (« donne-lui ») et jotko (« rejoins-le »). Il accueille dans le quartier Liberté de Dakar une cinquantaine de travailleurs indépendants du secteur des nouvelles technologies.
Avec ce lieu, qu’il décrit comme « une expérience sur le potentiel des nouveaux modes de travail dans un pays où les moins de 20 ans représentent près de la moitié de la population », Karim Sy entend participer à « l’éveil économique de l’Afrique » avec pour maîtres mots le savoir et la créativité.
« Le continent a démontré sa capacité à s’approprier les technologies qui sont l’un des piliers de la nouvelle économie, notamment avec la révolution du mobile et de l’internet. Les TIC [technologies de l’information et de la communication] vont devenir le coeur de l’économie », prédit-il.
Maroc
Mehdi Tazi – Secrétaire général de Saham Finances, 38 ans
À 38 ans, il affiche un parcours impressionnant, bien digne d’un membre de l’élite marocaine. Ingénieur diplômé de Télécom SudParis en 1999, Mehdi Tazi décroche un MBA à l’Insead cinq ans plus tard, avant de cofonder Outsourcia (avec Youssef Chraïbi)… Sa rencontre avec Moulay Hafid Elalamy scelle son avenir. Le patron de Saham, fidèle à sa méthode, lui laisse sa chance et Mehdi Tazi prend la tête de la société d’assistance du groupe, Isaaf Assistance.
Deux ans plus tard, c’est la destinée de CNIA Saada, premier assureur indépendant du royaume, qu’il prend en main. Aujourd’hui numéro deux de Saham Finances (qui regroupe, entre autres, Colina et CNIA Saada), premier assureur panafricain par le nombre de pays, il sera très certainement le grand patron du secteur dans quelques années. À suivre…
Cameroun
Acha Leke – Directeur du bureau de McKinsey à Lagos, 40 ans
Analyste impliqué
Ses analyses font autorité dans le monde africain des affaires. Ce fils de médecins camerounais réputés dirige le bureau nigérian – qu’il a ouvert en 2010 – de l’un des leaders mondiaux du conseil, McKinsey. Coauteur du rapport « L’heure des lions : l’Afrique à l’aube d’une croissance pérenne », fort remarqué à sa sortie, en juin 2010, Acha Leke ne cesse de contribuer aux productions du McKinsey Global Institute sur l’Afrique. Signe de son influence, le Forum économique mondial l’a classé, en 2008, parmi ses Young Global Leaders. Ce diplômé en génie électrique de l’université américaine de Stanford croit en l’avenir du continent : il a participé à la création, en 2004, de l’African Leadership Academy, une institution basée en Afrique du Sud dont le but est de former les dirigeants africains de demain. Une manière, en somme, d’assurer sa propre relève.
Maroc
Lamia Tazi – Directrice générale de Sothema, 38 ans
Elle n’est pas encore quadragénaire mais a déjà la certitude de succéder à son père, Omar Tazi, PDG du laboratoire marocain Sothema (qui a réalisé 1 milliard de dirhams, soit près de 90 millions d’euros, de chiffre d’affaires en 2012).
Celle que l’on a surnommée la Pilule du lendemain pour avoir lancé le Norlevo dans le royaume en 2008 a fait ses armes dans les affaires réglementaires puis au marketing du groupe, avant d’en être nommée directrice générale et pharmacienne responsable en 1999. Depuis, elle a fait de la « préférence nationale » son cheval de bataille tout en misant sur le développement à l’international face à l’étroitesse du marché marocain.
Maroc
Khalid Khairane – Directeur du projet de ligne à grande vitesse à l’ONCF, 45 ans
Originaire d’Oujda et diplômé de la prestigieuse École Mohammadia d’ingénieurs (EMI), Khalid Khairane n’est pas devenu patron du projet du TGV marocain (le premier du genre sur le continent) par hasard. C’est lui qui a dirigé avec succès la construction de la liaison fret et passager jusqu’au port de Tanger Med. Dynamique mais diplomate, il joue désormais le rôle de chef d’orchestre d’un chantier exposé, dont la première tranche est évaluée à 1,8 milliard d’euros.
Constamment en contact avec les différents sous-traitants, il a mis un point d’honneur à favoriser les entreprises marocaines sur les appels d’offres de la construction de la ligne. S’il parvient à terminer les travaux – pharaoniques – dans les temps, il devrait accéder aux plus hautes fonctions, soit à l’Office national des chemins de fer (ONCF), soit au sein de grandes entreprises marocaines du BTP.
Maroc
Youssef Chraibi – Président d’Outsourcia, 38 ans
Un entrepreneur-né
Youssef Chraïbi cofonde en France sa première société, marketo.com, en 1999, alors qu’il est encore étudiant à HEC Paris, âgé de 24 ans. Deux ans plus tard, Vivendi Universal la lui rachète. Il récidive en 2003 au Maroc, son pays natal, avec Outsourcia. Cette société figure aujourd’hui parmi les leaders locaux du secteur de l’offshoring et a même entamé en 2010 son développement en France, notamment avec la reprise d’As-com. Désormais, Chraïbi veut contribuer au rayonnement de la filière, qui emploie 45 000 personnes au Maroc, via l’Association marocaine de la relation client dont il est devenu le président en 2010.
Côte d’Ivoire
Sébastien Kadio-Morokro – Directeur général de Pétro Ivoire, 33 ans
Nouvelle génération, nouvelles méthodes. En prenant le relais de son père à la tête de Pétro Ivoire (en 2010, après deux années à ses côtés en tant que directeur général adjoint), Sébastien Kadio-Morokro, diplômé en monnaie et finance, a ouvert la porte aux fonds d’investissement.
Cette stratégie a notamment permis à l’entreprise, qui table sur un chiffre d’affaires de plus de 106 millions d’euros en 2013, de financer son développement sur le marché du gaz domestique, d’abord en Côte d’Ivoire puis dans la sous-région. Dernière évolution du tour de table : l’arrivée, en juillet, du fonds Amethis Finance, qui a pris 39 % des parts sociales de la société.
Maroc
Saad Sefrioui – Directeur général délégué d’Addoha, 31 ans
Il n’est pas seulement le neveu d’Anas Sefrioui, fondateur du numéro un de la promotion immobilière au Maroc, il est aussi et surtout l’un de ses plus proches conseillers.
À 31 ans, ce diplômé en droit des affaires de l’université Panthéon-Assas (Paris) et en administration des affaires de HEC Montréal est l’un des artisans de l’expansion panafricaine du groupe, entamée en 2012, un an après son arrivée. Il est aussi très actif dans la vie publique : élu en 2009 à la tête de la Fédération des entreprises d’artisanat, il est nommé, deux ans plus tard, membre du Conseil économique et social par le roi Mohammed VI.
Algérie
Malik Rebrab – Directeur des pôles Agro-industrie et Industrie chez Cevital, 42 ans
Des cinq enfants d’Issad Rebrab, fondateur et président du premier groupe privé algérien (2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012), c’est lui qui a le rôle le plus important. Malik Rebrab dirige les deux pôles qui concentrent l’essentiel des investissements et de l’activité de Cevital : l’agro-industrie et l’industrie. Son influence au sein du groupe devrait encore croître avec l’expansion internationale et le retrait progressif de son père.
Côte d’Ivoire
Togo
Jean-Marc Savi de Tové – Associé chez Cauris Management, 40 ans
Ce financier togolais se définit comme « un afro-optimiste invétéré ». Il dit croire fermement à l’énorme potentiel entrepreneurial de l’Afrique francophone. « Pour l’instant on n’a touché que la surface de ce potentiel, mais le déclic qui devrait permettre d’aller plus vite dans ces pays et de rattraper le retard sur les anglophones ne saurait tarder, car un nombre sans cesse croissant de personnes prennent conscience de ce fait », explique-t-il.
En 2011, Savi de Tové a quitté la puissante agence de développement Commonwealth Development Corporation (CDC), basée à Londres, pour rejoindre à Abidjan la société de capital-investissement ouest-africaine Cauris Management, qui a par exemple cofinancé l’expansion régionale du groupe malien Azalaï Hotels.
Sa devise : apporter aux entreprises de la région – notamment aux PME – du capital mais aussi les bonnes pratiques de gouvernance indispensables à leur croissance et à leur émergence.
Alassane Doumbia – Vice-président de Sifca, 38 ans
Alassane Doumbia appartient au cercle fermé des manageurs qui montent en Côte d’Ivoire. Et tout porte à croire qu’il pourrait prendre les rênes de Sifca dans quelques années. Depuis son entrée dans le puissant groupe agro-industriel en 2005, en qualité de directeur des projets et des financements, il a rapidement gravi les échelons pour se hisser, en janvier, à la vice-présidence.
Certes, son ascension doit beaucoup à des concours de circonstances, notamment à la disparition tragique de son père adoptif, Yves Lambelin (président de Sifca), pendant la crise postélectorale de 2011 et à la nomination de Jean-Louis Billon au gouvernement en novembre 2012. Mais la compétence de cet ancien cadre d’Archer Daniels Midland (ADM) ne fait pas l’ombre d’un doute.
Cameroun
Cyrille Nkontchou – Associé fondateur d’Enko Capital, 45 ans
Installé à Johannesburg, le Camerounais Cyrille Nkontchou est de toutes les conventions économiques sur le continent. Formé à Sciences-Po (France) puis à Harvard (États-Unis) et nommé Young Global Leader au Forum économique mondial en 2006, il y prêche la nécessité de développer les places financières subsahariennes.
Ses avis sont appréciés dans les conseils d’administration. En la matière, ce grand gaillard affable, fin analyste et facile d’accès, a de l’expérience : ancien responsable de la recherche sur l’Afrique subsaharienne chez Merrill Lynch, à Londres, il a créé la société d’intermédiation boursière Liquid Africa en 2000 en Afrique du Sud, puis le fonds d’investissement Enko Capital en 2008.
Sénégal
Bagoré Bathily – Directeur général et fondateur de la Laiterie du Berger, 38 ans
Algérie
Sofiane Lahmar – Associé chez Development Partners International, 37 ans
Étoile montante du « private equity »
Ses études en France et aux États-Unis ne le prédestinaient pas forcément à une carrière africaine, mais cet Algérien est l’une des étoiles montantes du private equity sur le continent. Ancien spécialiste des opérations de fusion-acquisition au sein de la banque d’affaires américaine JP Morgan, il a rejoint Development Partners International (DPI) en avril 2010 et participe à la gestion d’un portefeuille de plus de 300 millions d’euros. Pour lui, « le capital-investissement permet d’allier une approche commerciale et un fort impact sur le développement, car il participe au renforcement du secteur privé, seul moyen pour que les Africains s’approprient le développement de l’Afrique ».
En quelques années, le Franco-Sénégalais Bagoré Bathily est devenu une star de l’entrepreneuriat social. Après une expérience en Mauritanie, ce vétérinaire formé en Belgique a eu l’idée de créer une filière lait au Sénégal, où 90 % du précieux liquide est importé.
Lancé en 2006 grâce au fonds d’investissement I&P, la Laiterie du Berger décolle trois ans plus tard avec le soutien de Danone, aujourd’hui entré dans son capital. Chaque jour, l’entreprise écoule 7 tonnes de produits laitiers, principalement à Dakar, et collecte sa matière première, à un bon prix, auprès de 800 éleveurs.
Maroc
Hicham Naciri – Associé du cabinet Allen & Overy, 44 ans
Réputé discret, voire réservé, Hicham Naciri est pourtant l’un des avocats stars du Maroc. Formé à l’université de Montpellier, inscrit aux barreaux de Casablanca et de Paris, ce fils d’un ancien ministre de la Justice est le porte-drapeau d’une nouvelle génération de juristes, davantage tournée vers le conseil que vers les litiges commerciaux.
Associé au cabinet Allen & Overy depuis fin 2011, il s’est auparavant fait un prénom en étant pendant près d’une décennie le partenaire local de la firme française Gide Loyrette Nouel.
Maroc
Majid Iraqi – Directeur général de Taqa en Afrique du Nord, 38 ans
Après avoir débuté sa carrière comme analyste financier aux États-Unis en 1998, il rentre au Maroc en 2002 et rejoint Jorf Lasfar Energy Company (JLEC) en tant que chargé du développement, puis directeur financier. À la suite du rachat, en 2007, de la société par le puissant groupe émirati Taqa, Majid Iraqi devient directeur général de Taqa en Afrique du Nord et président du directoire de JLEC, qui fournit aujourd’hui près de la moitié de l’énergie du royaume chérifien.
Côte d’Ivoire
Éric Kacou – Cofondateur et directeur général d’ES Partners, 38 ans
Surdiplômé (Wharton School, Harvard, HEC Montréal), ce natif d’Abidjan est considéré comme l’un des artisans de la reconstruction de l’économie rwandaise après le génocide, pour avoir piloté le plan gouvernemental Rwanda National Innovation and Competitiveness Program.
Ancien directeur chargé du marketing et de la stratégie au sein du cabinet de conseil américain OTF Group, il a fondé en 2011 Entrepreneurial Solutions Partners (ES Partners), dont l’une des missions est le conseil en stratégie de développement et de financement auprès des leaders et des entrepreneurs africains.
Côte d’Ivoire
Ehouman Kassi – Directeur général d’Ecobank Kenya, 41 ans
Alors que le leadership du groupe bancaire panafricain traverse une zone de turbulences, l’ancien directeur de la filiale de banque d’affaires, nommé à la tête d’Ecobank Kenya en milieu d’année, doit maintenir le cap.
Les objectifs de l’Ivoirien : accélérer l’implantation de l’établissement dans un pays où la concurrence est rude et, au-delà, assurer son rayonnement en Afrique de l’Est. Malgré sa présence dans trente-deux pays du continent, le groupe demeure faiblement implanté dans cette région.
Maroc
Zineb Abbad El Andaloussi – Gérante chez Rothschild
Dans les semaines qui viennent, cette Marocaine deviendra le symbole du retour en force de Rothschild en Afrique. La banque d’affaires dirigée par David de Rothschild, l’une des plus importantes au monde dans le conseil financier, avait un peu délaissé le continent depuis le départ de Lionel Zinsou, son ex-patron Afrique.
Entrée dans la prestigieuse maison en 1999, deux ans après être sortie diplômée de Centrale Paris, Zineb Abbad El Andaloussi a évolué au côté de Zinsou et participé à quelques deals de première importance, dont l’entrée de France Télécom dans le capital de l’opérateur marocain Méditel. Ce sera désormais à cette quadra, bien qu’elle ne soit que gérante et pas associée, de pousser les pions de Rothschild aux côtés des multinationales actives en Afrique et des groupes régionaux.
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