Centrafrique : Le Drian à Bangui et Bossangoa, puis N’Djamena pour rencontrer Déby Itno
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est arrivé à Bangui, vendredi matin. Objectif : faire le point de la situation avec les militaires français et africains engagés en Centrafrique, mais aussi avec les autorités de transition. Puis il s’envolera dans la soirée pour N’Djamena.
Mis à jour à 11h45.
Une semaine après le début de l’opération militaire française Sangaris, et moins de trois jours après la visite à Bangui de François Hollande, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est arrivé à son tour dans la capitale centrafricaine, vendredi matin. Objectif : s’entretenir avec les autorités centrafricaines de transition et les militaires déployés dans le pays.
En arrivant, il a tenu une réunion avec les responsables africains de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), qui compte environ 3 000 hommes et dont Sangaris, avec 1 600 hommes, a pour mission d’aider le déploiement. "La spirale de l’affrontement s’est brutalement aggravée, ajoutant à la crise sécuritaire les prémices d’une crise humanitaire", a affirmé le ministre lors d’un discours devant 200 soldats français. Qualifiant la Centrafrique de "pays à la dérive", il a mis en garde contre des risques "d’anarchie" soulignant que la situation pouvait "déstabiliser toute la région en attirant des groupes criminels et terroristes".
Le Drian a également assuré les troupes qu’il était venu "pour (leur) apporter tout le soutien de la nation qui est fière de ses soldats déployés en RCA" et confirmé que le président François Hollande assisterait à l’hommage national aux Invalides, le 16 décembre à Paris, pour les deux soldats tués lundi dernier, quatre jours après le début de l’opération.
Rencontre avec Djotodia
Les deux soldats français ont été tués lors d’un accrochage à proximité de l’aéroport où environ 45 000 personnes, fuyant les violences de Bangui, s’entassent dans un camp improvisé dont les conditions sanitaires sont proches de la "catastrophe", selon les rares responsables humanitaires présents sur place. Environ 110 000 déplacés fuyant les violences vivent ainsi dans une situation très précaire à Bangui tandis que Bossangoa (nord-ouest) compte également plusieurs dizaines de milliers de déplacés dans des camps.
Bossangoa où Le Drian devait ensuite s’envoler est l’un des épicentres des violences communautaires et confessionnelles des derniers mois dans le pays. Plusieurs centaines de soldats français y sont également déployés. À son retour à Bangui, dans l’après-midi, le ministre a prévu de faire le point avec le chef des forces françaises en RCA, le général Francisco Soriano, et de rencontrer le président centrafricain de transition, Michel Djotodia. Enfin, dans la soirée, il se rendra au Tchad, où il sera reçu par le président Idriss Déby Itno, a-t-on précisé dans son entourage.
Le président François Hollande s’est lui-même rendu mardi soir à Bangui, au retour de la cérémonie d’hommage à Nelson Mandela à laquelle il a assisté en Afrique du Sud. Il a alors jugé la mission française, sous mandat de l’ONU, "dangereuse" mais "nécessaire" si l’on veut "éviter un carnage" dans le pays.
(Avec AFP)
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