Hommage à Mandela : l’interprète décrié affirme avoir été victime d’une crise de schizophrénie
Controversé après sa prestation pendant la cérémonie d’adieu à Nelson Mandela dans le stade de Soweto, le 10 décembre, l’interprète en langage des signes a soutenu qu’il avait subi une attaque de schizophrénie. Ce qui ne lui aurait pas permis de bien interpréter les discours d’hommage à Madiba.
Mis à jour le 12 décembre 2013 à 15 heures 45.
On l’a accusé d’être imposteur, incompétent. Thamsanqa Jantjie, l’interprète controversé de la cérémonie d’adieu à Nelson Mandela, organisée le 10 décembre au stade Soccer City de Soweto, prétend avoir subi une attaque de schizophrénie.
"Il n’y avait rien que je pouvais faire. J’étais seul dans une situation très délicate. J’ai essayé de me contrôler et de ne pas montrer au monde ce qui se passait", explique Thamsanqa Jantjie, 34 ans, au quotidien sud-africain The Star, soulignant qu’il est "très désolé".
Il affirme qu’il est bien "sous traitement" mais qu’il a perdu sa concentration au cours de la cérémonie. En ce moment là, il a commencé à "voir des choses et à entendre des voix dans sa tête". Ce qui expliquerait, selon lui, ses traductions erronées. Conscient de ce qui lui arrivait, Thamsanqa Jantjie dit qu’il ne pouvait pas tout arrêter. Alors, il a décidé de rester. Quitte à traduire n’importe comment les discours.
Une version peu crédible selon Bruno Druchen, directeur de la principale association de sourds sud-africains Deaf SA, qui a expliqué sur le plateau de la télévision d’information eNCA que le parti au pouvoir, l’ANC, avait reçu un rapport sur ce prétendu interprète dont les piètres prestations avaient été remarquées lors d’événements organisés par le parti, notamment le centenaire du parti de Nelson Mandela.
Où est passé SA Interprètes ?
Le bureau de la présidence sud-africaine a ouvert une enquête auprès de SA Interprètes, l’agence spécialisée qui a désigné Thamsanqa Jantjie comme traducteur de la cérémonie d’adieu à Nelson Mandela, alors qu’il n’était même pas en mesure d’interpréter des mots simples comme "merci", "Afrique du Sud" ou même "Mandela". Mais, "les dirigeants de l’agence ont disparu dans la nature", a indiqué, le 12 décembre, Hendrietta Bogopane-Zulu, la ministre sud-africaine en charge des Femmes, enfants et personnes handicapées.
La ministre s’est par ailleurs excusée auprès de la communauté des sourds pour la mauvaise qualité de la traduction de Thamsanqa Jantjie lors de la cérémonie d’adieu à Nelson Mandela. "Il parle couramment le xhosa, l’anglais était un peu trop pour lui", a-t-elle avancé. "Il a bien commencé, mais plus tard il était fatigué. Et les lignes directrices obligent de changer de traducteur toutes les 20 minutes", tente de justifier la ministre.
Autres couacs
Dans le lot des couacs qui ont perturbé le bon déroulement de la manifestation, il y a également eu ces sifflets lors des apparitions du président Jacob Zuma, imputés à des groupes de partisans des "Economic Freedom Fighters", le nouveau parti très anti-Zuma de Julius Malema, l’ancien président des jeunes de l’ANC. Mais aussi le selfie – autoportrait –, pris dans les gradins de Soccer City par le président américain, Barack Obama, le Premier ministre britannique, David Cameron, et la chef du gouvernement danois, Thorning Schmidt. Une pose très diversement commentée sur les réseaux sociaux.
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Par Trésor Kibangula
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