Des milliers de Sud-Africains rendent un dernier hommage à Nelson Mandela

Des milliers de Sud-Africains ont défilé, mercredi, devant la dépouille de Nelson Mandela exposée à Prétoria. L’hommage populaire doit durer trois jours, avant l’enterrement prévu le 15 décembre à Qunu.

Le président sud-africain Jacob Zuma devant la dépouille de Nelson Mandela. © AFP

Le président sud-africain Jacob Zuma devant la dépouille de Nelson Mandela. © AFP

Publié le 11 décembre 2013 Lecture : 3 minutes.

"J’étais tellement triste, quand je l’ai vu allongé là, comme s’il pouvait se réveiller. Comme si je pouvais lui dire ‘Comment allez-vous, M. Mandela ?’" Comme des milliers de Sud-Africains, Anna Mtsoweni, 44 ans, a tenu à rendre, mercredi 11 décembre à Pretoria, un ultime hommage à Nelson Mandela en s’inclinant sur sa dépouille.

Dans le grand amphithéâtre en plein air, situé devant l’Union Buildings, où Mandela avait été investi président, les Sud-Africains se succédaient, en un flux lent mais soutenu, de part et d’autre du cercueil, ouvert et laissant apparaître visage et buste du père de la nouvelle Afrique du Sud.

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Les visiteurs, qui pour beaucoup avaient attendu depuis l’aube, se recueillaient brièvement, se signaient pour certains. D’autres étaient brutalement saisis par la réalité de la perte du premier président noir du pays. Des femmes étaient consolées, ou gentiment amenées à l’écart par des policiers ou des proches.

Un kilomètre et demi de queue

La file d’attente pour s’incliner devant sa dépouille atteignait un kilomètre et demi dans l’après-midi. Beaucoup de gens comparaient la scène aux files gigantesques qui s’étaient formées devant les bureaux de vote, lors des premières élections démocratiques postapartheid de 1994, qui permirent à Mandela d’accéder au pouvoir.

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En fin de matinée, les dirigeants étrangers ou personnalités encore présents en Afrique du Sud après la cérémonie de mardi – comme Bono, Bill Clinton, Goodluck Jonathan, Robert Mugabe – avaient été parmi les premiers, après la famille Mandela, à se recueillir en fin de matinée devant le cercueil.

Émue aux larmes, Graça Machel, la veuve mozambicaine de Mandela s’est arrêtée longuement, posant ses mains sur le cercueil, en une pose grave, avant de se détourner. Winnie l’ancienne épouse de Mandela, ou la top-model Naomi Campbell, ne pouvaient davantage retenir leurs larmes après le passage près du cercueil, que les visiteurs pouvaient approcher jusqu’à un mètre ou deux, sur une estrade couverte.

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Aucune photo autorisée

Tôt le matin, le cercueil avait quitté l’hôpital militaire pour la présidence, empruntant une route symbolique, devant la prison centrale où Nelson Mandela fut détenu en 1962, puis la Haute cour où il fut jugé pour haute trahison en 1963-64, procès qui allait aboutir à ses 27 ans de prison.

Jusqu’à vendredi, le cercueil de Nelson Mandela sera transporté chaque matin à travers Pretoria, et le public pourra venir faire ses adieux, dans un dernier et furtif tête-à-tête, avant l’inhumation de Nelson Mandela dimanche, à plus de 900 km, dans sa lointaine province natale du Cap oriental (sud), berceau de ses ancêtres xhosas.

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Mardi, une cérémonie officielle d’hommage s’est déroulée dans le stade de Soweto. La pluie, les huées essuyées par le président Jacob Zuma, et une piètre réalisation en termes de son et d’images ont empêché une réelle communion dans l’émotion.

Desmond Tutu cambriolé

Présent lors de cette cérémonie, Desmond Tutu, l’ancien archevêque anglican, a eu la mauvaise surprise de voir sa résidence du cap cambriolée. "Je peux confirmer qu’il y a eu un cambriolage" en début de soirée dans la résidence de Desmond Tutu à Milnerton (un quartier du Cap), a déclaré un porte-parole du Prix Nobel de la Paix, Roger Friedman, sans préciser l’importance des objets volés.

"Nous ne sommes pas en mesure de dire exactement ce qui a été volé", étant donné l’absence de l’archevêque, encore à Johannesburg mardi, a précisé le porte-parole. "Mais la maison n’a pas été pillée", a-t-il ajouté.

Il a ajouté que le cambriolage était survenu mardi en début de soirée, sans préciser l’heure.

(Avec AFP)

 

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