Centrafrique : à Bangui, un premier jour de désarmement des milices sans incident majeur
Comme promis par Paris, les soldats français présents en Centrafrique ont entamé lundi à Bangui le délicat désarmement des milices et groupes armés, notamment les éléments de l’ex-Séléka, la coalition rebelle qui a chassé François Bozizé du pouvoir. L’opération se passe « plutôt bien », selon l’état-major français.
"Nous savions que nous pouvions aller sur quelque chose de très dur, je crois qu’en face ils l’ont compris", a affirmé, le 9 décembre, le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’état-major français en Centrafrique. "En face", c’est-à-dire chez les combattants de l’ex-rébellion Séléka, le message très ferme du gouvernement français -"l’impunité est finie !"- semble donc avoir été entendu.
Les ex-rebelles qui, il y a quelques jours, étaient partout dans Bangui, déambulant à pied ou sillonnant les rues à bord de pick-up bondés, étaient presque invisibles dans les rues de la capitale centrafricaine. Certains ont tombé l’uniforme pendant la nuit. D’autres, privés de leur kalachnikov, affichaient une mine défaite.
"Il y a eu un tir et une riposte"
"Sur certains points, les groupes armés ont décroché et sont rentrés dans leurs casernes, sur d’autres, ils ont déposé les armes", a affirmé le colonel Gilles Jaron.
Un bref échange de tirs a cependant éclaté en fin de matinée près de l’aéroport M’Poko. "Il y a eu un tir et une riposte", a précisé l’état-major, selon lequel les soldats n’ont "rien retrouvé" après l’incident.
La veille, Quai d’Orsay avait déjà fait état d’une "tension" palpable entre soldats français et certains groupes armés dans les rues de Bangui. Dimanche en fin de journée, un imposant convoi de blindés français, arrivé par la route depuis le Cameroun, est venu renforcer le dispositif français à Bangui. Un effet dissuasif appuyé par des hélicoptères de combat français qui n’ont cessé de tournoyer au-dessus de la ville.
Des soldats congolais, tchadiens et guinéens de la force africaine, la Misca, participent de façon autonome à ces opérations de désarmement dans Bangui, toujours selon l’état-major français.
Si les armes ne se voient plus, beaucoup sont toujours dissimulés dans la ville. L’opération de désarmement s’annonce complexe, a expliqué lundi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. "La difficulté c’est que beaucoup d’ex-Séléka ont enlevé leur treillis et se sont mis en civil (…) et il est difficile de reconnaître les individus", a-t-il déclaré. "(…) On va donc aller au contact et si ce n’est pas suffisamment efficace, la force sera employée", a-t-il prévenu.
>> Lire aussi : Centrafrique : Michel Djotodia affirme avoir le soutien de Paris.
(Avec AFP)
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