Valérie Trierweiler et les premières dames d’Afrique mobilisées contre les violences sexuelles
Invitées par Valérie Trierweiler, la compagne de François Holande, les épouses des chefs d’État africains présents au sommet de l’Élysée, à Paris, se sont retrouvées, le 6 décembre, au musée d’Orsay. Objectif : lancer un appel à la fin de l’impunité dans les affaires de violences faites aux femmes sur le continent.
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Elles sont dix-sept à avoir répondu à son invitation. Dominique Ouattarra de Côte d’Ivoire, Sylvia Bongo Ondimba du Gabon, Antoinette Sassou N’Guesso du Congo, Aminata Keïta du Mali, Patience Jonathan du Nigeria, Marème Fall Sall du Sénégal, Hinda Deby Itno du Tchad, Chantal Compaoré du Burkina Faso ou encore Chantal Biya du Cameroun…
Toutes sont venues assister à la "réunion de mobilisation contre les violences sexuelles faites aux femmes dans les conflits", organisée en marge du Sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, par Valérie Trierweiler, compagne du président français François Hollande. Zainab Hawa Bangura, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU, chargée des violences sexuelles et Geertrui Van Rompuy, épouse du président du Conseil européen, avaient aussi fait le déplacement, contrairement, par exemple, aux épouses de Joseph Kabila (RDC) ou de Mahamadou Issoufou (Niger).
>> Retrouvez ici tous nos articles consacrés au sommet de l’Élysée 2013.
Accueillies une par une par la première dame française, elles ont toutes pris la pose devant une cinquantaine de photographes, avant d’assister studieusement à l’évènement, d’une durée de près de trois heures. Elles ont aussi observé une minute de silence en mémoire de Nelson Mandela.
Je vous demande, avec moi, de ne plus vous taire.
Valérie Trierweiler, aux premières dames d’Afrique
"Notre rencontre d’aujourd’hui revêt un caractère exceptionnel. Habituellement, les sommets de chefs d’État ne laissent qu’une modeste place aux premières dames. Je suis fière que celui-ci nous offre l’opportunité d’une séance de travail dont j’espère qu’elle fera progresser la causes que nous défendons toutes", a déclaré Valérie Trierweiler. Avant de conclure un discours d’une dizaine de minutes, emprunt du franc-parler qui la caractérise : "Je vous demande, avec moi, de ne plus vous taire".
Témoignage émouvant
Bien que très officiel et très encadré, la réunion a réservé quelques moments d’émotion, notamment lors de la diffusion d’un court-métrage sur les violences sexuelles en RDC. Les témoignages, nombreux, forts, crus, ont rapidement figé les visages dans l’auditoire. Autre témoignage fort : celui d’Hélène Vougbo, victime de violence multiples et venue spécialement de la Centrafrique pour raconter son calvaire. En ce jour de déclenchement de l’opération française Sangaris, ses propos ont eu une portée plus grande encore.
Tétanisée, ayant du mal à porter son micro, la Centrafricaine a déclaré : "Tout le monde a peur, on dort dans les églises…". Valérie Trierweiler s’est alors levée pour la serrer dans ses bras, sous les applaudissements. "Nous avons écouté votre témoignage, très pénible… On est de tout cœur avec vous", a ajouté Zineb Yahya Jammeh, épouse du président gambien, qui a ensuite demandé à tout le monde de se lever pour rendre hommage à Hélène Vougbo.
La Gambienne a d’ailleurs été la première à se lancer, lorsque Valérie Trierweiler a demandé si l’une des "first ladies" voulait s’exprimer devant la presse. "L’ONU doit aider à faire appliquer la loi, le viol ne peut rester impuni", a-t-elle déclaré dans une allocution d’une dizaine de minutes et en anglais. Plusieurs autres épouses de chefs d’État ont elles aussi tenue à apporter leur contribution, comme Antoinette Sassou N’Guesso (Congo), Chantal de Souza Yayi (Bénin), Hadja Djéné Condé (Guinée) ou encore Hadidja Aboubacar Ikililou Dhoinine (Union des Comores).
Avant de se quitter, toutes ont signé un "appel appelant à une mobilisation contre les violences sexuelles", demandant, entre autres, au secrétaire général Ban Ki-moon "de déployer des conseillers pour la protection des femmes, en nombre suffisant dans les missions de maintien de la paix et les mission politiques des Nations unies et à faire dispenser à tout le personnel de maintien de la paix, militaire et civil, une formation approfondie sur les questions d’égalité femmes-hommes."
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Par Haby Niakaté
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