Centrafrique : les affrontements à Bangui ont fait plus de 140 morts, la France intervient
Quelques heures après le vote, jeudi, d’une résolution de l’ONU permettant à la France d’intervenir en Centrafrique en appui à la Misca (la force africaine), le président François Hollande a annoncé que Paris allait « agir dès ce soir ». Toute la journée, des éléments des milices d’autodéfense anti-balakas appuyés par d’anciens militaires des Faca ont affronté les ex-Séléka à Bangui et Bossangoa. Au moins 140 personnes ont été tuées dans la capitale.
Des ex-Séléka patrouillent dans les rues de Bangui, le 5 décembre. © AFP/Sia Kambou
Jeudi 5 décembre vers 5 heures 30 (heure locale, 4 heures 30 TU), des éléments des milices d’autodéfense anti-balakas accompagnés d’ex-Faca (forces favorables à l’ancien président François Bozizé) ont tenté d’encercler Bangui. Équipés d’armements modernes et lourds, les assaillants, dont on ignore le nombre, ont mené plusieurs attaques coordonnées : les combattants appartenant aux milices d’auto-défense sont intervenus au PK 12 (12 km au nord de Bangui), et les ex-Faca au camp Kassaï (non loin du centre-ville, dans la zone du fleuve) et dans le quartier Boy-Rabe.
Pris par surprise, les ex-Séléka ont d’abord été mis en difficultés, perdant pendant un moment le contrôle du camp Kassaï. Les combats, à l’arme lourde et légère, ont été violents et ont fait plusieurs victimes. En fin de matinée, les soldats de l’ancienne rébellion ont repris le dessus alors que 250 soldats français étaient déployés dans les rues.
Des combats ont également été signalés à Bossangoa (205 km au Nord) obligeant la Fomac (la force d’Afrique centrale) à intervenir.
À Bangui comme à Bossangoa, un calme précaire régnait en fin de journée.
(Retrouvez ci-dessous le récit des évènements)
