Centrafrique : vers une résolution à l’ONU « jeudi matin au plus tard »
Selon des diplomates en poste à New-York, le Conseil de sécurité est parvenu mardi soir à un consensus sur le projet français de résolution de la crise en Centrafrique. Le texte devrait être adopté jeudi à l’unanimité.
L’imminente intervention militaire en Centrafrique se précise. Les quinze membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies sont tombés d’accord, mardi 3 décembre dans la soirée, sur le projet de résolution présentée par la France. Le texte proposé donne mandat à la force panafricaine présente sur place, la Misca, pour se déployer "pour une période de douze mois", avec une clause de révision au bout de six mois, afin de "protéger les civils et de rétablir l’ordre et la sécurité par les moyens appropriés".
Le projet de résolution, qui devrait être adopté jeudi 5 décembre à l’unanimité, autorise également les forces françaises en Centrafrique à "prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca dans l’exercice de son mandat". Le texte est placé sous le chapitre 7 de la charte de l’ONU, qui prévoit le recours à la force.
>> Lire aussi : Centrafrique : les enjeux de l’intervention française
"Opération de maintien de la paix" ?
Au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, il est demandé de présenter dans les trois mois un rapport donnant des recommandations pour "une transformation éventuelle de la Misca en opération de maintien de la paix de l’ONU" si les conditions politiques et de sécurité dans le pays le permettent.
"Cette transformation ne sera pas automatique", a tenu à souligner mardi devant la presse l’ambassadeur français Gérard Araud. "À ce stade, il est difficile de savoir si la force africaine avec le soutien des forces françaises sera capable de faire le travail", a-t-il expliqué. "Si la force africaine fait le travail, il n’y aura pas besoin d’une force de maintien de la paix". Selon un récent rapport de l’ONU, une telle force devra compter de 6 000 à 9 000 hommes pour être efficace.
Embargo sur les armes
La résolution prévoit aussi la création d’une commission d’enquête sur les droits de l’homme, un embargo sur les armes à destination de Bangui et la menace de sanctions ciblées contre les responsables d’exactions et ceux qui tenteraient de bloquer la transition politique en Centrafrique.
Selon des diplomates, les États-Unis étaient réticents à la mise en place rapide d’une opération de maintien de la paix. Ils refusaient par ailleurs une solution mixte de type Amisom (mission de l’Union africaine en Somalie, composée d’Africains mais financée par l’ONU et l’Union européenne).
Aux termes de la résolution, la montée en puissance de la Misca – qui doit atteindre 3 600 hommes à effectif plein mais qui n’en compte pour l’instant que 2 500 – sera financée par un fonds fiduciaire alimenté par des contributions volontaires. Selon Gérard Araud, le contingent français en Centrafrique sera chargé non seulement de rétablir l’ordre dans la capitale Bangui, mais aussi de "sécuriser les axes routiers pour permettre un accès humanitaire".
(Avec AFP)
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