Sans surprise – dix partis sur onze de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) ayant appelé au boycott puis à l’annulation du vote -, le parti au pouvoir s’impose largement au premier tour des législatives et des municipales du 23 novembre. Selon les résultats annoncés mardi 3 décembre par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’Union pour la République (UPR) du président Mohamed Ould Abdel Aziz remporte 56 des 121 sièges parlementaires attribués au premier tour (sur 147), soit 46%.

Le parti islamiste Tewassoul (seul parti de la COD ayant participé aux scrutins) arrive loin derrière mais en deuxième position avec 12 sièges, soit 10%. Viennent ensuite trois partis de l’opposition dite modérée qui obtiennent 19 sièges. Il s’agit de El-Wiam (8 sièges), dirigé par d’ex-hauts responsables du régime de Maaouiya Ould Taya (1984-2005), l’Alliance populaire progressiste (APP, 7 sièges) du président de l’Assemblée sortante, Messaoud Ould Boulkheir, et l’Alliance pour la justice et la démocratie, mouvement pour la rénovation (AJD/MR, 4 sièges), dirigé par un journaliste, Ibrahima Moctar Sarr, candidat malheureux à la présidentielle de 2009.

La Ceni a décidé de reporter au 21 décembre le second tour prévu samedi.

Les 34 derniers sièges pourvus se partagent entre quatorze petits partis de la majorité présidentielle qui s’achemine ainsi vers une très large majorité dans la nouvelle Assemblée nationale. Reste à pourvoir lors du second tour 26 sièges dans 16 circonscriptions où l’UPR est en ballottage favorable. Les résultats ayant été annoncés avec beaucoup de retard, la Ceni a décidé de reporter au 21 décembre le second tour prévu samedi, pour accorder aux partis politiques le temps de faire appel après le premier tour, selon Bedenne Ould Sidi, directeur des opérations électorales de la commission.

Reste 120 communes à pourvoir

L’UPR est également arrivée en tête du premier tour des élections municipales, gagnant 81 des 218 communes que compte la Mauritanie. Le parti présidentiel est suivi du Sursaut de la jeunesse, un parti de la même majorité, qui a gagné dans quatre communes. Deux autres partis de l’opposition, El-Wiam et Tewassoul, obtiennent respectivement quatre et trois communes, alors que six autres se partagent six municipalités. Un total de 120 communes restent à pourvoir au second tour dans lesquelles le parti au pouvoir est majoritairement en ballotage favorable, y compris dans neuf circonscriptions de Nouakchott où il sera face à Tewassoul dans cinq d’entre elles.

La Ceni a annoncé vendredi que le taux de participation était de 75%, un record en Mauritanie, où elle s’était élevée à 64,5% lors de la présidentielle de juillet 2009 et à 73% aux dernières législatives et municipales de 2006.ces scrutins auxquels étaient appelés à voter quelque 1,2 million d’électeurs.

(Avec AFP)