Palestine : les experts français écartent la thèse de l’empoisonnement d’Arafat
Les trois groupes d’experts chargés d’analyser des restes prélevés sur la dépouille de Yasser Arafat semblent parvenir à des conclusions divergentes. Une source proche du dossier a indiqué, mardi, que l’équipe française écartait dans son rapport la thèse d’un empoisonnement, privilégiant une mort naturelle du leader palestinien. La veuve du défunt dirigeant palestinien s’est dite bouleversée.
Mis à jour le 4 décembre 2013 à 9 heures 35.
L’enquête sur la mort de Yasser Arafat tourne au débat d’experts. Selon source proche du dossier, ceux mandatés par la justice française auraient livré leur verdict. Leur "rapport écarte la thèse de l’empoisonnement et va dans le sens d’une mort naturelle", a-t-elle indiqué à l’AFP, mardi 3 décembre. Selon France Inter, les experts concluent que Yasser Arafat est mort "de vieillesse à la suite d’une infection généralisée".
"Combien je suis bouleversée par ces contradictions (…). Que faut-il penser ?", a déclaré pour sa part Souha Arafat, la veuve de Yasser Arafat lors d’une conférence de presse, ajoutant n’incriminer personne dans le décès de son mari.
>> À lire aussi : la veuve de Yasser Arafat dénonce "un assassinat politique"
Souha Arafat avait déposé à Nanterre (Hauts-de-Seine), en juillet 2012, une plainte contre X pour assassinat, après la découverte de polonium, une substance radioactive, sur des effets personnels de son mari. Ce produit lui aurait été, selon elle, administré par un membre de son entourage.
Les juges d’instruction chargés du dossier avaient alors ordonné l’exhumation de la dépouille de l’ex-dirigeant palestinien, ce qui fut fait en novembre 2012. Trois équipes d’enquêteurs, suisses, français et russes, avaient été chargés d’analyser une soixantaine d’échantillons, chacune effectuant son travail individuellement, sans contact avec les autres.
Doutes
À l’inverse des Français, les Suisses ont indiqué début novembre qu’ils privilégiaient la thèse de l’empoisonnement après avoir mesuré des quantités de polonium-210 jusqu’à 20 fois supérieures à ce qu’ils ont l’habitude de mesurer. Ils n’ont toutefois pas affirmé catégoriquement que cette substance était à l’origine du décès.
Quant à l’expertise russe, elle est plus prudente, concluant à l’impossibilité de déterminer si le polonium est la cause de la mort.
Yasser Arafat est mort à 75 ans le 11 novembre 2004. Il avait été admis fin octobre 2004 à l’hôpital Percy, près de Paris, après avoir souffert de douleurs abdominales sans fièvre dans son QG de Ramallah où il vivait confiné depuis décembre 2001, encerclé par l’armée israélienne. Sa veuve Souha n’avait pas demandé d’autopsie.
La publication d’un rapport d’hospitalisation français, datant du 14 novembre 2004, faisait état d’une inflammation intestinale d’"allure infectieuse" et de troubles de la coagulation "sévères", mais n’élucidait pas les causes de la mort.
(Avec AFP)
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