Angola : Dos Santos en « visite privée » à Barcelone, Luanda s’affole

Officiellement, José Eduardo dos Santos est en « visite privée » à Barcelone, en Espagne, depuis le 9 novembre. Une absence prolongée qui, comme à chaque fois, suscite de nombreuses rumeurs sur la santé du chef de l’État et des interrogations sur sa succession.

José Eduardo dos Santos, le président angolais. © AFP

José Eduardo dos Santos, le président angolais. © AFP

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Publié le 3 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Comment se porte le président angolais José Eduardo dos Santos ? La télévision publique portugaise RTP a annoncé sans citer de sources, le jeudi 28 novembre au soir, qu’il avait été admis le 9 novembre au service d’oncologie d’une clinique de la région de Barcelone, avant de préciser sur son site qu’il devait y subir une intervention chirurgicale. Dès le lendemain, l’information a été démentie par Luanda, qui l’a qualifiée d’"irresponsable". "José Eduardo dos Santos n’a pas été et il n’est pas hospitalisé", indiquait le communiqué publié par le cabinet du chef de l’État angolais, précisant que ce dernier "est en bonne santé et regagnera le pays dans quelques jours". Sans plus de détails.

Interrogé par des journalistes, vendredi dernier, le ministre angolais des Affaires étrangères, Georges Chicoti, a lui aussi démenti : "Je n’ai rien à dire [à ce sujet] car cela n’est pas vrai", a-t-il déclaré. Présent samedi à l’ouverture de la VII biennale internationale d’art de Sao Tomé et Principe, le gendre de Dos Santos, Sindika Dokolo, s’est quant à lui exprimé un peu plus longuement sur le sujet. "Vraiment, s’il avait un problème de santé, je ne serais pas ici, avec ma fille, à participer à cet événement culturel. (…) Le président a profité de ses vacances pour aller voir un dentiste", a affirmé le mari d’Isabel dos Santos.

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Absent du sommet de l’Élysée

Quelques jours avant la RTP, le site du journaliste et activiste Rafael Marques avait indiqué, sans citer de sources lui non plus, que le président angolais avait "fait une chute au début du mois au palais présidentiel" avant d’être transféré à Barcelone, le 9 novembre. Mardi dernier, le même site expliquait que Dos Santos souffrirait d’une "crise rénale prostatique" et qu’il devait rester "au moins 30 jours sous observation". En définitive, une seule chose est sûre : José Eduardo dos Santos est en "visite privée en Espagne", comme l’assure João Pinto, vice-president du groupe parlementaire du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA, au pouvoir), et il ne pourra se rendre au sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, prévu du 6 au 7 décembre à Paris. L’Angola y sera représenté par Georges Chikoti.

Fin août déjà, José Eduardo dos Santos, 71 ans, était resté 45 jours absent de son pays. Une "visite privée" à Barcelone qui avait, à l’époque aussi, suscité de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Et comme toujours, les "absences" du président angolais remettent sur la table la question de sa succession. Fin octobre, dans une interview à la télévision brésilienne TV Bandeirantes, Dos Santos avait d’ailleurs reconnu être resté "trop longtemps" au pouvoir, justifiant cette longévité (34 ans) par des "raisons conjoncturelles" comme la guerre civile qui s’est achevée en 2002. Tout en promettant que, "dorénavant, les choses vont changer".

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Par Trésor Kibangula

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