Bénin – Affaire Talon : le juge Houssou demande l’asile politique aux États-Unis

Faute de visa, le juge béninois Angelo Houssou a demandé l’asile politique aux États-Unis. En mai, il avait prononcé un non-lieu dans l’affaire Talon et Porto Novo le soupçonne depuis d’avoir été corrompu par le principal accusé dans l’affaire de la tentative présumée d’empoisonnement du chef de l’État, Boni Yayi.

Angelo Houssou faisait l’objet de la surveillance des services béninois. © DR

Angelo Houssou faisait l’objet de la surveillance des services béninois. © DR

Fiacre Vidjingninou

Publié le 2 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Le magistrat béninois Angelo Houssou, qui avait ordonné le 17 mai dernier un non-lieu dans l’affaire de tentative d’empoisonnement du président Boni Yayi (non-lieu confirmé en appel) se trouve à l’aéroport JFK de New-York. Il y a été interpellé par les services de l’immigration à sa descente d’avion, dimanche matin, en provenance d’Accra.

"On lui a signifié que son visa d’entrée aux États-Unis n’était pas valide", a déclaré à Jeune Afrique l’un de ses avocats, qui affirme que les autorités béninoises ont demandé au consulat des États-Unis à Cotonou l’annulation de son visa, obtenu quelques mois plus tôt.

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Houssou demande désormais l’asile politique aux autorités américaines. Dans son dossier, il s’appuie sur la plainte déposée mi-novembre par les avocats du président béninois pour "sortie irrégulière du territoire". Interpellé à la frontière entre le Bénin et le Nigeria, en mai dernier, il n’avait pas demandé de permission administrative pour prendre congé de la fonction publique.

Jeudi 28 novembre, un communiqué de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) exprimait cependant, entre autres, ses "inquiétudes face à la situation d’insécurité et de filature organisée par les services de renseignement à l’encontre du juge Angelo Houssou". Le syndicat décidait même une grève de 72 heures.

Fuite rocambolesque

Un climat qui n’a pas rassuré Angelo Houssou, lequel a fui Cotonou pour Lomé dès la nuit de vendredi à samedi, en empruntant des voies détournées et en faisant même une traversée en pirogue du fleuve Mono, au village d’Agoué, à la frontière entre le Bénin et le Togo, avant d’arriver à Accra, la capitale du Ghana, où il a pris un avion pour New-York.

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Ces derniers développements interviennent alors que la cour d’appel de Paris s’apprête à se prononcer, le 4 décembre, sur la demande d’extradition de Patrice Talon, ancien proche de Boni Yayi et businessman à succès que Cotonou soupçonne d’être à l’origine de la tentative d’empoisonnement du chef de l’État. En octobre dernier, le parquet de Paris avait émis un avis défavorable à cette extradition, en prenant comme argument le fait que le juge Houssou, après avoir ordonné le non lieu, avait fait l’objet d’une "séquestration".
 

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