Moines de Tibhirine : le juge Trévidic obtient l’accord d’Alger pour les autopsies

En déplacement en Algérie, le juge d’instruction français Marc Trévidic a obtenu le feu vert des autorités algériennes pour autopsier les têtes des moines de Tibhirine, dans le cadre de son enquête sur leur assassinat en 1996. Le magistrat n’a en revanche pas reçu l’autorisation de réaliser une série d’auditions de témoins comme il le réclamait.

L’endroit ou sont enterrées les têtes des moines, dans le monastère de Tibhirine. © AFP

L’endroit ou sont enterrées les têtes des moines, dans le monastère de Tibhirine. © AFP

Publié le 29 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

C’est un grand pas en avant pour Marc Trévidic. Le juge français, en déplacement à Alger du lundi 25 au mercredi 27 novembre, a obtenu l’accord des responsables algériens pour autopsier les têtes des moines de Tibhirine, assassinés en 1996 dans des circonstances troubles. Le magistrat antiterroriste s’est par contre vu refusé sa demande d’audition d’une vingtaine de témoins.

Les auditions de ces témoins et l’autopsie des crânes des moines constituaient les deux aspects essentiels de la commission rogatoire internationale (CRI) adressée par le juge Trévidic en décembre 2011 à l’Algérie. "Je prends acte avec satisfaction que le juge a pu aller en Algérie, et qu’il va y avoir une exhumation et une autopsie des têtes des moines", a déclaré Me Baudouin. "Je regrette cependant qu’il ne puisse y avoir des auditions dans une affaire qui concerne la mort de ressortissants français."

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Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé près de Medea (sud d’Alger), les religieux avaient été assassinés au mois de mai et l’acte revendiqué par le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni. Les têtes des moines avaient été retrouvées le 30 mai au bord d’une route de montagne. Leurs corps, eux, ne l’ont jamais été, soulevant l’hypothèse que cette absence de dépouille ait été destinée à masquer les causes de leur mort.

Rencontre Hollande-Bouteflika

Après avoir suivi la thèse islamiste, l’enquête judiciaire s’est, depuis 2009 et le témoignage d’un ancien attaché de défense à Alger, le général François Buchawalter, réorientée vers une possible bavure de l’armée algérienne. Lors de sa visite en Algérie, Marc Trévidic a pu rencontrer le juge qui conduit l’enquête algérienne sur ces assassinats. Ce dernier sera présent lors des autopsies, qui pourraient intervenir dans les prochains mois, selon une source proche du dossier.

Le magistrat algérien a indiqué au juge français qu’il lui communiquerait des éléments des auditions demandées. Les proches des moines de Tibhirine, qui demandaient de longue date que le juge puisse aller en Algérie, en ont plusieurs fois appelé à l’intervention de François Hollande. Le chef de l’État français avait évoqué le sujet à Alger en décembre 2012 avec son homologue Abdelaziz Bouteflika. "L’intervention du président Hollande pourrait avoir été déterminante pour permettre au juge français de se rendre en Algérie et d’obtenir un début de coopération", a estimé Me Baudouin.

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(Avec AFP)

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