Grèves en Tunisie : 50 blessés du côté des forces de l’ordre à Siliana

Les heurts survenus pendant la grève générale à Siliana, mercredi, ont fait 50 blessés du côté des forces de l’ordre, a annoncé le ministère tunisien de l’Intérieur. 

Des manifestants à Siliana, le 27 novembre. © AFP

Des manifestants à Siliana, le 27 novembre. © AFP

Publié le 28 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

La région de Siliana, située à 150 kilomètres de Tunis, observait mercredi 27 novembre une grève générale pour marquer le 1er anniversaire de la violente répression d’un mouvement social qui avait fait plus de 300 blessés.

Dans l’après-midi, des heurts se sont produits entre des dizaines de manifestants et des policiers. "Cinquante agents ont été blessés à divers degrés dans les troubles, ils souffrent notamment de fractures", a indiqué le ministère, en précisant que "deux ont été grièvement blessés". Des véhicules de la police et des bâtiments publics et privés ont été également endommagés.

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Selon une source à l’hôpital de Siliana, interrogée précédemment, 32 personnes, dont 30 policiers, avaient été soignées mercredi pour des blessures superficielles. Les policiers "ont pu contrôler la situation en n’utilisant les gaz lacrymogènes que dans les cas d’extrême gravité", a ajouté le ministère, qui a assuré que des poursuites seront "engagées contre tous ceux qui ont participé ou incité aux troubles".

Les heurts ont continué jusque tard dans la nuit, mais jeudi le calme est revenu, le grand marché hebdomadaire y fonctionnant normalement.

Jeudi, s’adressant pour la première fois depuis les heurts aux médias tunisiens, le chef du gouvernement, l’islamiste Ali Larayedh, a dit "regretter qu’on incendie, qu’on agresse des agents des forces de l’ordre, qu’on saccage ou qu’on tente d’envahir des institutions".

Le gouvernement pointé du doigt

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Siliana n’était la seule région concernée par ce mouvement de grève générale. Les régions de Gabès et Gafsa ont été elles aussi paralysées mercredi. La mobilisation entendait dénoncer, entre autres, les disparités de développement, la misère et le chômage, facteurs clés de la révolution de 2011.

À Gafsa (Centre) des affrontements similaires ont eu lieu (voir la vidéo ci-dessous), pendant lesquel des manifestants ont dans un premier temps tenté d’envahir le siège du gouverneur avant de prendre d’assaut et d’incendier partiellement le siège d’Ennahdha, parti au pouvoir. 

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>> À lire aussi : Les oubliés de Gafsa

L’économie tunisienne est minée par les conflits sociaux à répétition, l’essor de violences jihadistes et l’absence d’institutions pérennes depuis près de trois ans. Une situation aggravée par une crise politique qui paralyse le fonctionnement du pays depuis l’assassinat en juillet d’un opposant, attribué à la mouvance jihadiste.

Le gouvernement, dirigé par Ennahdha, s’est engagé fin octobre à démissionner pour sortir de l’impasse, mais il est toujours en place, islamistes et opposants ne parvenant pas à s’entendre sur le nom d’un Premier ministre indépendant.

(Avec AFP)

 

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