Centrafrique : la France commence à renforcer sa présence militaire à Bangui
En prévision de son imminente intervention en Centrafrique, l’armée française a commencé jeudi à acheminer hommes et matériels vers Bangui à partir des pays voisins. En attendant une prochaine résolution de l’ONU.
"Quelques rotations d’avions militaires français ont eu lieu ces dernières heures de manière rapprochée venant surtout du Gabon, pour acheminer des matériels", a affirmé à l’AFP une source aéroportuaire sous couvert d’anonymat. Il s’agit du début de déploiement à Bangui des hommes et des équipements de l’armée française qui s’apprête à intervenir en Centrafrique pour rétablir l’ordre, en soutien au déploiement de la Misca.
>> Lire aussi : Centrafrique : les enjeux de l’intervention française.
Par ailleurs, "de nombreux véhicules de patrouilles et de transport de troupes", notamment "des véhicules de l’avant blindé (VAB) et des véhicules blindés légers (VBL), sont arrivés du Cameroun par la route et ont été conduits directement au Camp militaire M’poko", la base de la force africaine en Centrafrique, a déclaré une source militaire centrafricaine.
D’après cette source, "des missions de reconnaissance du terrain et des patrouilles mixtes sont effectuées en ce moment par des équipes constituées de légionnaires et des éléments faisant partie des 410 hommes déjà positionnés à Bangui". Dans les rues de la capitale, les véhicules des forces françaises se font désormais plus nombreux et plus visibles.
Espoir
La présence de militaires français alimente les discussions et les espoirs sont grands de voir enfin les exactions cesser dans le pays. "Je suis convaincu que la France ne va pas cautionner toutes ces exactions. Elle va mettre fin à tout cela et faire repartir la transition sur de nouvelles bases et un nouvel élan", a confié jeudi un ancien diplomate centrafricain sous couvert d’anonymat.
L’opération française mobilisera au total environ un millier d’hommes, ce chiffre comprenant les 400 militaires déjà déployés sur place, selon le cabinet du ministère français de la Défense. Le volume des troupes est encore susceptible d’être modifié sur les instructions du président François Hollande, a-t-on précisé de même source.
Paris a soumis, lundi 25 novembre, au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution visant à renforcer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) déjà présente, avec la perspective de la transformer en force de maintien de la paix de l’ONU. "Le texte proposé par Paris pourrait être adopté la semaine prochaine", a estimé Gérard Araud, l’ambassadeur français à l’ONU.
La résolution prévoit la mise en place d’un fonds de soutien à la Misca, qui compte 2 500 hommes, sur un total prévu de 3 600, mais peine à atteindre son effectif plein et manque de moyens. Tout en réclamant "l’application rapide des accords de transition" en Centrafrique, avec dans la foulée des élections libres et équitables, le projet de texte "autorise les forces françaises" présentes dans le pays à "prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca".
(Avec AFP)
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