ONU : qu’a fait la Palestine de sa première année d’observateur non membre ?

Le 29 novembre 2012, la Palestine accédait au statut d’État observateur non membre à l’ONU. Une « journée historique », s’enthousiasmait alors le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, saluant une nouvelle donne en matière de diplomatie. Un an plus tard, qu’a fait la Palestine de cette première année ?

Mahmoud Abbas (au c.) et la délégation palestinienne. © AFP

Mahmoud Abbas (au c.) et la délégation palestinienne. © AFP

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 29 novembre 2013 Lecture : 3 minutes.

Colère des Israéliens. Tensions avec les Américains. Voici un an, jour pour jour, le 29 novembre 2012, la Palestine réussissait le tour de force d’accéder au statut d’État observateur non membre à l’ONU, après un vote de l’Assemblée générale de 138 voix pour, 9 voix contre et 41 absentions.

Une "journée historique" estimait alors Mahmoud Abbas tandis que la résolution en question exprimait "l’espoir que le Conseil de sécurité considérera de manière favorable" la candidature de la Palestine en tant qu’État membre.

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Un an plus tard, que s’est-il réellement passé à l’ONU ? Qu’a fait la Palestine de cette première année ? Éléments de réponses, en quatre points.

1 – Moyen de pression

Avec le statut d’État non-membre observateur, la Palestine a obtenu l’accès à des agences de l’ONU et la possibilité d’adhérer à des traités internationaux. Déjà membre de l’Unesco depuis fin 2011, elle pouvait ainsi prétendre intégrer l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation internationale du travail (OIT), l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ou encore la Cour pénale internationale (CPI), ayant été autorisé récemment à ratifier le Statut de Rome.

Les Palestiniens n’en ont toutefois pas fait usage, préférant se servir de cette possibilité comme d’un moyen de pression supplémentaire sur Israël en échange de la libération de prisonniers. C’est ainsi que l’État hébreu a accepté de relancer le processus de négociations en juillet 2013, sous réserve que la diplomatie palestinienne suspende son programme d’adhésion aux organisations internationales.

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2 Symbole

Ça n’est sans doute qu’un détail. Mais il est d’importance, en particulier pour Mahmoud Abbas. À 78 ans, l’ancien second de Yasser Arafat a enfin pu s’asseoir dans le grand fauteuil beige réservé aux chefs d’État, à gauche de la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies.

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L’année précédente, le même Mahmoud Abbas n’avait pu avoir cet honneur et était resté debout, derrière ledit fauteuil, son bras gauche posé sur le dossier, attendant patiemment son tour à la tribune. Il n’était alors pas considéré comme un chef d’État, se situant, au niveau protocolaire, au même niveau que les Premiers ministres ou les ministres des Affaires étrangères.

3 – Un nouveau nom

Fort de son nouveau statut, Mahmoud Abbas a choisi, le 5 janvier 2013, de prendre une mesure symbolique. Le chef de l’Autorité palestinienne a ainsi ordonné, par un décret, à tous ses organismes et institutions d’employer désormais dans les documents officiels et gouvernementaux le nom d’"État de Palestine" au lieu de l’Autorité palestinienne.

Dans le même décret, Mahmoud Abbas s’occupait également de sa personne. Il ordonnait ainsi à ses services de l’appeler président de Palestine.

4 – Un vote, un espoir

En un an, la Palestine n’aura voté qu’une seule fois. En tant qu’État non-membre, elle ne dispose en effet théoriquement pas de ce droit. Pourtant, le 18 novembre, la délégation palestinienne à l’ONU a participé pour la première fois à un vote de l’organisation, dans le cadre de l’élection d’un juge du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) par les États-membres de l’Assemblée générale.

Une nouvelle étape historique. "C’est un moment très, très particulier dans l’histoire de la lutte du peuple palestinien aux Nations unies", s’est félicité Riad Mansour, chef de la délégation. "C’est symbolique, mais c’est important parce que cela montre que la communauté internationale, en particulier l’Assemblée générale, a hâte que l’État de Palestine devienne membre à part entière des Nations unies", a-t-il ajouté. Reste cependant à surmonter un obstacle de taille : l’opposition d’Israël et des États-Unis.

Lire aussi >> "Hael al Fahoum, ambassadeur de Palestine en France : ‘Le statut d’État-membre de l’ONU n’est plus très loin’"

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Par Mathieu OLIVIER

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