Économiste de formation et fonctionnaire du ministère des Finances, le nouveau Premier ministre tchadien nommé par Idriss Déby Itno a aussi de l’expérience dans l’exécutif. La cinquantaine, de petite taille, il a été plusieurs fois ministre (Fonction publique, Justice, communication) et a été proche collaborateur du chef de l’État en qualité de directeur de cabinet civil.

Avant d’arriver aux responsabilités, il était également apprécié dans les années 1980 au lycée technique commercial de N’Djaména, où il enseignait l’économie. Une de ses élèves de terminale se souvient que "les élèves venaient des autres classes pour suivre ses cours". Ses camarades du Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir), parti qu’il a rejoint en 2002 après avoir quitté le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) de l’ancien président Lol Mahamat Choua, le décrivent comme un "bosseur humble". Qualificatif qu’il doit en partie à sa voix calme et posée.

Tensions politiques

Au RDP on salue l’ascension de l’ancien camarade sans oublier qu’il a trahi. Son parcours, Kalzeubet le doit à ses qualités intellectuelles mais aussi à son sens du consensus. Des qualités dont il aura besoin dans un contexte de tension au sein de son propre camp, mais aussi entre ce dernier et l’opposition.

Vendredi matin, c’est en toute simplicité que l’ex-président directeur général de la Cotontchad a dit au revoir à ses collaborateurs réunis à Moundou, au sud du pays, où il est installé depuis trois mois. Puis il a pris la direction de la capitale avec, peut-être, une pensée à Sahoulba Gontchomé, le seul moundang (son ethnie) à avoir été avant lui Premier ministre en République du Tchad.