Décès de Mgr Mathias Ngarteri Mayadi, le premier évêque tchadien
L’archevêque de N’Djaména, Mgr Mathias Ngarteri Mayadi, est décédé mardi des suites d’un accident vasculaire cérébral. Il fut le premier Tchadien nommé évêque, en 1986.
L’église catholique tchadienne est en deuil. Monseigneur Mathias Ngarteri Mayadi, archevêque de N’Djaména, est mort mardi soir, à 72 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral, dans l’avion médicalisé qui le transportait vers un hôpital près de Lyon, en France. C’est peu après 18 heures que la nouvelle est tombée. Quelques heures après le départ de l’avion, alors que venaient de prendre fin, dans les chapelles, des prières pour l’archevêque comme il y en avait chaque jour depuis l’annonce de sa maladie, dimanche 17 novembre.
L’histoire retiendra qu’il est le premier Tchadien à avoir été ordonné évêque en 1986. Une période difficile pour le religieux qui hérite alors d’un diocèse encore marqué par la guerre civile. Après Sarh, c’est à Moundou qu’il sera affecté. Mais sa gestion du diocèse n’est pas toujours acceptée, des tensions se produisant parfois avec ses fidèles. Lorsqu’en 2003, l’archevêque de N’Djaména est atteint par la limite d’âge, c’est à Ngarteri que le pape Jean-Paul II confie les clés de l’archidiocèse.
Influence morale et politique
En dix ans, il a contribué au dialogue interreligieux, avec l’imam de la grande mosquée de N’Djaména, Cheikh Hissein Hassan Abakar et le pasteur Soïnan Potifar. Avec eux, il a constitué le trio qui a souvent usé de son influence morale dans le règlement de plusieurs crises politiques et sociales.
Le trio est aussi à la base d’une prière annuelle en faveur de la nation tchadienne, dite chaque 28 novembre, date anniversaire de la proclamation de la République du Tchad. Une implication dans le politique, pas toujours appréciée. Mais la République lui est aujourd’hui reconnaissante.
Mardi soir, un communiqué de la présidence tchadienne a salué la mémoire de "l’homme de paix et de dialogue". Un deuil national de deux jours a été décrété à partir de mercredi. Les programmes de la radio nationale ont été réduits, faisant place à de la musique funéraire, dont les sonorités du balafon du pays sara que le "mbang" (chef), comme on l’appellait, aimait beaucoup…
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