Turquie : Izmir candidate à l’Exposition universelle 2020

La Turquie est candidate pour accueillir l’exposition universelle 2020. Afin de convaincre les délégués du Bureau international des expositions (BIE), elle a choisi la cité cosmopolite d’Izmir et présente un projet centré sur la santé et l’entraide médicale internationale.

Photo de la ville d’Izmir utilisée pour la campagne. © DR

Photo de la ville d’Izmir utilisée pour la campagne. © DR

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Publié le 20 novembre 2013 Lecture : 3 minutes.

Depuis quelques années, la Turquie avance ses pions sur la scène internationale et gagne en visibilité. Cette fois, c’est l’Exposition universelle qu’elle brigue pour 2020, en présentant la candidature d’Izmir. Troisième ville du pays, la cité cosmopolite aux multiples civilisations bénéficie d’un panorama exceptionnel, sur la côte égéenne. Avec neuf universités et 160 000 étudiants, elle est aussi l’un des principaux centres universitaires de Turquie, et l’un des plus dynamiques sur le plan économique (26% des exportations nationales). Enfin, raison de plus pour l’encourager, elle reste un bastion de la laïcité, dans un pays où celle-ci a une fâcheuse tendance à s’effriter ces temps-ci. En compétition avec Ekaterinenbourg (Russie), Sao Paulo (Brésil) et Dubaï, Izmir sera fixée sur son sort le 27 novembre, à l’issue du vote des délégués du Bureau international des expositions (BIE).*

"La santé pour tous"

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Afin de les convaincre, Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, avait dépêché à Paris – où se déroulera le scrutin – Taner Yildiz, son ministre de l’Énergie. L’occasion pour le ministre, que Jeune Afrique a rencontré, d’évoquer les atouts du projet Izmir 2020, et l’implication croissante de la Turquie sur le continent africain. Car Izmir n’a pas seulement choisi de présenter une candidature "verte", en s’engageant à reconvertir les 276 hectares du site choisi pour l’Exposition universelle en parc botanique, à promouvoir les transports écologiques et les énergies renouvelables. Sur les traces d’Hippocrate et de Galien, ces grands médecins qui vécurent et exercèrent sur ses terres et y posèrent les bases de la médecine occidentale, la ville a opté pour un thème fédérateur, "la santé pour tous". Un enjeu essentiel pour 30% de la population mondiale qui n’a pas accès à des services de santé. C’est donc en priorité aux pays en développement, et notamment à l’Afrique, que la Turquie s’adresse, afin de les faire bénéficier de son aide et de son expertise.

"Bien qu’ingénieur électricien de formation, j’ai toujours suivi de très près les questions liées à la santé, explique Taner Yildiz. Depuis dix ans, la Turquie s’est complètement transformée dans ce domaine, et a même été élue par l’Organisation mondiale de la santé comme le pays où cette transformation s’est accomplie de la manière la plus rapide. À tel point que notre ministre de la Santé a été invité à l’université de Harvard pour y donner une série de conférences, et que les demandes de pays tiers affluent pour nous demander aide et assistance".

Le comité Izmir 2020 s’est d’ores et déjà engagé à allouer un budget de 155 millions d’euros à 50 pays en développement afin d’assurer leur participation à l’Exposition.

Parmi les objectifs que se fixe la ville, figure celui d’inviter plus de médecins et de personnel soignant en Turquie pour leur dispenser des formations, d’investir davantage dans l’entraide médicale internationale et de créer la plus grande équipe européenne de secours en cas de catastrophes naturelles. L’exposition Izmir vise également à renforcer le rôle de la Turquie dans la recherche médicale et faire du pays une plateforme de partage. Des pavillons et des ateliers seront consacrés à des maladies comme l’obésité, le sida, l’hypertension ou le diabète.

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Engagement sur le continent africain

Enfin, alors que l’éradication des maladies contagieuses comme le paludisme et la tuberculose ou l’accès à l’eau potable nécessitent des efforts communs des organisations internationales, des ONG, et du secteur privé, le projet développé par Izmir permettra à ces différents partenaires de se rencontrer pour trouver des solutions à ces défis.

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"La Turquie s’engage de plus en plus sur le continent africain, où nous menons une politique d’ouverture et de paix", affirme Taner Yildiz, qui souligne qu’en l’espace de quelques années, plus de trente ambassades ont été implantées et que son pays "n’est pas en Afrique pour prendre mais pour partager et pour donner", notamment dans le cadre de la coopération avec des ONG et par le truchement des Tikad, ses agences de coopération et de développement. "Préoccupés par les problèmes évidents de santé que rencontrent certaines régions de l’Afrique, nous nous impliquons dans le domaine de l’accès à l’eau, en lançant une campagne pour l’ouverture de puits, et dans de nombreuses actions médicales. Nous avons ainsi pratiqué, par exemple, plus de 100 000 opérations de la cataracte sur le continent".

Preuve de cet intérêt croissant et (forcément) pas toujours désintéressé, le volume des échanges commerciaux entre la Turquie et l’Afrique a bondi de 9 milliards de dollars en 2005 à 23 milliards en 2012, tandis que Turkish Airlines multiplie les dessertes en direction du continent.


 

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