Attentats meurtriers contre des soldats égyptiens au Caire et dans le Sinaï

Au moins dix soldats égyptiens ont péri mercredi matin dans un attentat à la voiture piégée dans le Sinaï. Un peu plus tôt, au Caire, quatre policiers ont été blessés lors d’une attaque à la bombe contre un des postes de contrôle routier de la capitale.

Des soldats égyptiens en patrouille dans le Sinaï, le 8 septembre 2013. © AFP

Des soldats égyptiens en patrouille dans le Sinaï, le 8 septembre 2013. © AFP

Publié le 20 novembre 2013 Lecture : 3 minutes.

Les attaques contre les forces de sécurité se poursuivent en Égypte. Au moins dix soldats ont péri, mercredi 20 novembre, dans un attentat à la voiture piégée dans la région instable du Sinaï. Un peu plus tôt, au Caire, quatre policiers – dont un officier – ont été blessés quand des inconnus ont jeté une bombe sur un des innombrables postes de contrôle routier dont la capitale égyptienne est truffée depuis la mi-août.

L’armée et la police y avaient alors tué des centaines de manifestants pro-Morsi, début d’une implacable répression qui a fait plus d’un millier de morts dans les rangs des islamistes. Depuis, des dizaines de policiers et militaires ont été tués dans des attentats dans le Sinaï, péninsule proche d’Israël et de Gaza, en proie à des insurrections de groupes jihadistes et de tribus de bédouins hostiles au pouvoir central.

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>> Lire aussi : l’interview de Sophie Pommier, spécialiste de l’Égypte, "Le Sinaï est devenu une zone de non-droit"

Tôt mardi matin, près d’Al-Arich, chef-lieu du nord du Sinaï, une voiture a explosé au passage d’un autobus qui transportait des soldats, faisant, selon l’armée, 10 morts et 35 blessés. Certains des blessés sont dans un état critique. Le 19 août, une embuscade contre un convoi de policiers près de Rafah, le point de passage vers la bande de Gaza, avait fait 25 morts dans les rangs des policiers. Cette attaque est la plus meurtrière depuis des années dans le Sinaï.

Attentat manqué contre le ministre de l’Intérieur

Le 5 septembre, au Caire, un kamikaze avait fait exploser prématurément sa voiture piégée au passage du convoi du ministre de l’Intérieur, accusé par les islamistes d’avoir orchestré le massacre du 14 août. Le ministre Mohamed Ibrahim est sorti indemne de cet attentat.

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La plupart des attaques récentes dans le Sinaï et au Caire ont été revendiquées par des groupes liés à Al-Qaïda, en représailles, selon eux, au "coup d’État" de l’armée et à la sanglante répression qui s’en est suivie. Même si les attentats sont généralement revendiqués par des groupes jihadistes, le principal étant Ansar Beit al-Maqdess, qui a fait allégeance à Al-Qaïda, le gouvernement les attribue volontiers aux "terroristes" Frères musulmans.

Depuis le 14 août, les autorités ont arrêté plus de 2 000 membres de cette confrérie, dont la quasi-totalité de leurs leaders, notamment jugés, à l’instar de Mohamed Morsi, pour "incitation au meurtre" de manifestants.

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Manifestations contre armée et islamistes

Le gouvernement intérimaire, installé le 3 juillet par le nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, vice-Premier ministre, ministre de la Défense et commandant en chef de la toute puissante armée, avait invoqué, pour justifier la destitution de Mohamed Morsi, les millions d’Egyptiens descendus dans la rue le 30 juin pour réclamer son départ. La foule l’accusait de monopoliser le pouvoir au profit des Frères musulmans et de vouloir islamiser la société à marche forcée.

Le 3 juillet, le général Sissi avait demandé au gouvernement et au président qu’il venait de nommer de promouvoir une nouvelle Constitution et d’organiser des élections législatives et présidentielles au premier semestre 2014.

Mardi, pour la première fois depuis juillet, ce ne sont pas des manifestations islamistes mais des mouvements laïques de la jeunesse, relativement minoritaires mais hostiles aux militaires comme aux Frères musulmans, qui ont manifesté au Caire contre le nouveau pouvoir. Ces rassemblements sur la place Tahrir ont été émaillés de heurts entre opposants et partisans de l’armée. Au moins une personne est morte et 16 autres blessées sur cette place, épicentre de la révolte de 2011 contre Moubarak. La police a dû envoyer les blindés pour disperser les manifestants dans la nuit.

(Avec AFP)

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