Côte d’Ivoire : un journaliste assassiné, les pro-Gbagbo dénoncent un crime politique

Désiré Oué, rédacteur en chef de la revue « Tomorrow magazine », a été tué en fin de semaine dernière à Abidjan par des hommes armés non identifiés, a annoncé, mardi, le Syndicat de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-CI). Pour les pro-Gbagbo, ce premier assassinat de journaliste depuis la crise postélectorale constitue un crime politique perpétré par des milices proches du pouvoir.

Des Ivoiriens devant un kiosque à Abidjan. © AFP

Des Ivoiriens devant un kiosque à Abidjan. © AFP

Publié le 20 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Une première depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011. Le journaliste ivoirien, Désiré Oué, 40 ans, a été tué, en fin de semaine, à Abidjan. L’information a été donnée, le 19 novembre, par  le Syndicat de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-CI).

"Rédacteur en chef de la revue Tomorrow Magazine, Désiré Oué a été abattu dans la nuit du vendredi à samedi à son domicile par des hommes armés non identifiés", a expliqué Guillaume Gbato, le président du Synapp-CI.

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"Braquage" ou crime politique ?

"Quand il est rentré chez lui, il a surpris des brigands qui vandalisaient sa maison. (…) Tout été emporté chez lui, ce qui fait dire qu’il a été victime d’un braquage", a raconté à Afoussiata Bamba, la ministre de la Communication. "La victime, touchée d’une balle en pleine poitrine, est malheureusement morte des suites de ses blessures", a regretté la ministre, s’appuyant sur les résultats d’une enquête préliminaire.

Selon ses proches et collègues, Désiré Oué, ancien salarié de la RTI (radio-télévision publique), avait fait les frais d’une vague de licenciements ayant frappé les journalistes pro-Gbagbo dans les médias publics ivoiriens après la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo en 2011.

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"Cet assassinat dans l’exercice de ses fonctions est un très mauvais signal", a dénoncé, pour sa part, Guillaume Gbato, qui réclame une "enquête rigoureuse" afin d’identifier et d’arrêter les meurtriers.

D’après le bihebdomadaire satirique L’éléphant déchaîné, les deux tueurs qui l’attendaient à son domicile ont récupéré son ordinateur portable et d’autres documents. Notre Voie, un journal pro-Gbagbo, a qualifié l’assassinat de crime crapuleux des milices pro-Ouattara, ce qu’a formellement démenti la ministre de la Communication, arguant que la liberté de la presse était garantie par le régime actuel.

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Un autre journaliste enlevé

Par ailleurs, Dieusmonde Tadé, journaliste du Nouveau réveil, le quotidien du PDCI (parti au pouvoir), été enlevé alors qu’il rentrait chez lui dans un taxi abidjanais, puis a été conduit dans un 4X4 à soixante kilomètres de la capitale économique ivoirienne, où il a été abandonné. "Il n’a pas indiqué avoir été frappé mais il est traumatisé", a regretté Patrice Yao, le directeur général du journal.

Dieusmonde Tadé avait reçu plusieurs menaces de mort après la publication d’un article impliquant un ex-chef de guerre de la rébellion pro-Ouattara devenu commandant dans l’armée régulière ivoirienne, selon le Synapp-CI.

"Il est désormais clair que les journalistes sont pris pour cible pour le travail qu’ils font. C’est inacceptable et nous ne l’accepterons pas", a réagi Guillaume Gbato, le président du Synapp-CI.

Mais la ministre Afoussiata Bamba a appelé à "tuer la psychose dans l’œuf" : "Ce sont deux faits qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre, qui montrent qu’il faut mettre l’accent sur la sécurité de tous les citoyens, pas seulement des journalistes", a-t-elle affirmé.

(Avec AFP)

 

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