Tunisie : fronde des magistrats contre Ennahdha

Pour dénoncer l’ingérence d’Ennahdha dans les affaires de la justice, les magistrats tunisiens ont entamé, mardi, une grève générale de deux jours. Objectif : défendre et garantir leur indépendance.

Un policier à l’entrée d’un tribunal, à Tunis. © AFP

Un policier à l’entrée d’un tribunal, à Tunis. © AFP

Publié le 20 novembre 2013 Lecture : 1 minute.

À l’appel du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) et du Conseil national de l’association des magistrats tunisiens (AMT), une grève générale de deux jours a été lancée mardi 19 novembre dans le milieu judiciaire pour dénoncer l’ingérence du pouvoir, dirigé par les islamistes d’Ennahdha, dans les affaires de la justice.

Elle vise à "unir les rangs des magistrats en cette phase cruciale, le corps subissant une offensive visant son indépendance", a dénoncé le SMT dans un communiqué. L’AMT a de son côté appelé à la grève "pour faire front face à l’offensive menée contre la magistrature dans le but de la domestiquer". "Il faut que le pouvoir exécutif cesse de se mêler des affaires de la magistrature", a déclaré la présidente du SMT, Raoudha Laabidi, en dénonçant sa "volonté de contrôler" la justice.

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"Ingérence des autorités"

Le 14 novembre, les magistrats avaient déjà mené une grève de deux heures pour protester contre l’"ingérence des autorités" dirigées par le parti islamiste Ennahdha, au pouvoir depuis octobre 2011. Les organisations professionnelles critiquent depuis plus d’un an les nominations et mutations, jugées abusives ou partisanes. Le gouvernement dirigé par Ennahdha rejette systématiquement ces accusations.

Le ministère de la Justice s’est refusé à tout commentaire sur le débrayage. Aucune information n’a par ailleurs été donnée sur l’ampleur de la grève.

La justice tunisienne était largement sous le contrôle du régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali et constituait alors l’un de ses instruments pour réprimer l’opposition, en particulier les islamistes d’Ennahda. Raoudha Laabidi accuse aujourd’hui les nouveaux dirigeants d’user des "mêmes méthodes que celles qui ont servi Ben Ali". Depuis la révolution de janvier 2011, aucune réforme d’ampleur n’a été menée au sein de la justice et des forces de l’ordre.

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(Avec AFP)

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