Élections en Mauritanie : campagne houleuse entre le parti au pouvoir et les islamistes
En Mauritanie, la campagne pour les élections législatives et municipales, qui auront lieu samedi, a viré au duel entre le pouvoir et les islamistes modérés de Tewassoul. Les deux camps s’accusent mutuellement d’utilisation de moyens « illégaux »
Fin de campagne agitée entre l’Union pour la République (UPR, au pouvoir), grand favori des élections du 23 novembre, et les islamistes modérés de Tewassoul.
Les responsables de campagne de l’UPR ont demandé à Tewassoul, qui particpe à son premier scrutin depuis sa légalisation en 2007, de s’expliquer sur ses moyens financiers.
"Ce parti (Tewassoul) a des moyens beaucoup plus importants. Nous voulons bien savoir d’où viennent ces moyens", a affirmé le directeur national de campagne de l’UPR, Mohamed Mahmoud Ould Jaavar, lors d’un récent meeting à Nouakchott.
"Tewassoul doit se démarquer des islamistes qui ont commis beaucoup de dégâts dans le monde arabe et musulman. Aucun parti n’a le droit de s’approprier l’Islam qui est notre religion à tous", a-t-il poursuivi.
Ce à quoi Cheikhani Ould Beiba Ould Beiba, le premier responsable de la campagne de Tewassoul, a rétorqué : "Le parti au pouvoir est un mauvais partenaire. Il utilise les moyens de l’État et fait usage de moyens illégaux dans sa campagne". Selon lui, le parti au pouvoir "utilise les attributs de l’État, ses moyens matériels, les photos du président (Mohamed Ould Abdel Aziz) et exerce la pression sur les travailleurs et les populations pour obtenir l’adhésion de gens non avertis".
"Quelle que soit l’ampleur de tout cela, vous pouvez en être sûr, nous réaliserons des résultats importants", a déclaré, lundi lors d’un meeting à Nouakchott, le président de Tewassoul, Jemil Ould Mansour.
Manifestation des opposants au scrutin
Tewassoul est le seul des onze partis membres de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) à participer au scrutin législatif et municipal de samedi, boycotté par les dix autres formations de cette coalition qui organisent diverses manifestations pour "faire échouer les élections unilatérales et antidémocratiques du 23 novembre".
Lundi, la police a dispersé à Nouakchott un rassemblement de jeunes opposants qui manifestaient contre ces élections, blessant "légèrement" plusieurs d’entre eux, selon un porte-parole de l’opposition.
Plusieurs dizaines de partis de la majorité présidentielle, dont l’UPR, et de l’opposition modérée, participeront au scrutin de samedi.
La campagne, qui doit s’achever jeudi soir, s’est déroulée jusqu’ici sans incident majeur.
Quelque 1,2 million d’électeurs mauritaniens sont appelés aux urnes samedi pour élire leurs députés et conseillers municipaux.
(Avec AFP)
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