Au Caire, des manifestants ont commémoré les violences meurtrières de fin 2011

Quelques heures après la commémoration des événements meurtriers de la fin de l’année 2011, lundi soir, quelques centaines d’Égyptiens se sont rassemblés sur la place Al-Tahrir au Caire. Certains ont recouvert de graffitis rouges évoquant le sang des morts le mémorial inauguré le matin par les autorités.

La place Tahrir au Caire, le 22 novembre 2011. © AFP

La place Tahrir au Caire, le 22 novembre 2011. © AFP

Publié le 19 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Sur la place Al-Tahrir, lundi soir, les slogans hostiles à l’armée fusaient. Le monument commémorant les événements meurtriers de la fin de l’année 2011, inauguré plus tôt dans la journée, était recouvert de taches de peinture rouge, symbolisant les gouttes de sang des martyrs tombés pendant la féroce répression de forces de sécurité égyptiennes.

Le 19 novembre 2011, sur fond de campagne électorale pour les premières élections législatives libres en Égypte, des manifestations éclataient contre le pouvoir militaire.

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La dizaine de jours de contestation fera pas moins de 42 morts et plus de 3 000 blessés. Le mémorial, dont la construction a été lancée quelques jours avant la date anniversaire, porte les noms des victimes de ces heurts.

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), alors au pouvoir, avait ensuite remis en juin 2012 le pouvoir à l’islamiste Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et élu à la présidence.

Un an plus tard, s’appuyant sur des manifestations montres réclamant le départ de M. Morsi, l’armée l’a destitué et a installé un gouvernement et un président par intérim. Le véritable homme fort du pays reste néanmoins le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre. Le pouvoir actuel mène une violente répression contre les islamistes.

>> À lire aussi : Égypte : Mohamed Morsi veut poursuivre les "auteurs du coup d’État" en justice

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"Rien n’a changé"

Des slogans peints s’en prenant au général Sissi côtoyaient des slogans hostiles à M. Morsi sur le mémorial.

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"À bas les traîtres: les militaires – les vestiges de l’ancien régime – les Frères musulmans", proclamait un graffiti sur le mémorial inauguré le matin même par le Premier ministre Hazem Beblawi. Un autre affirmait "ceci n’est pas un mémorial, c’est une escroquerie".

"Rien n’a changé, le régime est resté et nous sommes contre le pouvoir militaire", a assuré Mohamed Mahmoud, un manifestant présent sur l’emblématique place, épicentre de la révolte contre M. Moubarak.

"Pour nous, la révolution n’est pas finie", a renchéri son ami, Hussein Safed.
Comme de nombreuses personnes présentes au rassemblement, ils ont assuré qu’ils avaient participé à la mobilisation il y a deux ans sur cette même place.

Le ministère de l’Intérieur a prévenu qu’il répondrait fermement à toute violence mardi, alors que plusieurs courants appellent à des rassemblements à l’occasion du deuxième anniversaire des événements de 2011.

(Avec AFP)

 

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