Ban Ki-moon favorable à l’envoi des Casques bleus en Centrafrique

Dans un rapport rendu public lundi, Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, propose au Conseil de sécurité cinq options pour rétablir la sécurité en Centrafrique, dont l’envoi de 6 000 Casques bleus. Des troupes onusiennes devront ainsi mettre fin à la « grave détérioration de la situation » sécuritaire dans le pays depuis la chute de François Bozizé.

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU. © AFP

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU. © AFP

Publié le 19 novembre 2013 Lecture : 3 minutes.

"Il est urgent de traiter cette crise avant qu’elle n’échappe à tout contrôle." Dans un rapport publié le 18 novembre, Ban Ki-moon se prononce en faveur de l’envoi de 6 000 Casques bleus en Centrafrique où la situation ne cesse de se détériorer depuis l’arrivée au pouvoir de la Séléka.

"Je demande au Conseil de sécurité d’autoriser une action collective immédiate pour protéger la population civile", déclare le secrétaire général de l’ONU, soulignant la nécessité de "déployer d’urgence une force efficace, avec un financement durable et prévisible".

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>> Voir aussi : "Carte interactive : les troupes étrangères déployées en Centrafrique"

"Violence inter-communautaire"

Basé sur une mission d’évaluation de l’ONU menée du 27 octobre au 8 novembre, le rapport déplore "un niveau alarmant de violence inter-communautaire", entre chrétiens et musulmans. Les affrontements entre ex-rebelles Séléka et milices "menacent de dégénérer en conflit religieux et ethnique à l’échelle du pays avec le risque d’aboutir à une spirale incontrôlable débouchant sur des atrocités", prévient Ban Ki-moon.

Face à ces risques, l’État est "pratiquement absent", les forces de sécurité impuissantes et quelque 15 à 20 000 ex-combattants de la Séléka "continuent de commettre de graves violations des droits de l’homme en toute impunité".

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Le 25 novembre, ce rapport du secrétaire général des Nations unies sera soumis à l’examen du Conseil de sécurité. En octobre déjà, le Conseil avait adopté une résolution envisageant le déploiement à long terme de Casques bleus en Centrafrique, demandant à Ban Ki-moon de préciser les options possibles.

Des Casques bleus pour soutenir la Misca

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L’idée est de soutenir la Misca (Mission internationale de soutien en Centrafrique), une force de l’Union africaine (UA) censée sécuriser le pays, avant de la transformer éventuellement en mission de maintien de la paix. La Misca doit compter 3 652 hommes au total, mais elle en réunit pour le moment  2 500, qui sont mal équipés et entrainés.

Les cinq options détaillées par le secrétaire général onusien vont ainsi d’un soutien logistique à la Misca, par l’intermédiaire d’un fonds géré par l’ONU et alimenté volontairement par les États membres, jusqu’à l’envoi de Casques bleus, en passant par une opération hybride comme celle menée en Somalie (Amisom, force de l’UA financée par l’ONU).

Une éventuelle opération de maintien de la paix aurait un effectif allant de 6 000 à 9 000 soldats selon la gravité de la situation, plus environ 1 700 policiers, estime le rapport.

S’il ne se recommande pas clairement une option, Ban Ki-moon ne cache pas que la Misca, même renforcée, sera moins efficace qu’une opération de maintien de la paix. "Quand on lit avec attention le rapport, on se rend compte qu’une force africaine ne serait pas capable de faire face aux enjeux et que seule une mission de maintien de la paix de l’ONU permettrait d’éviter le pire", estime Philippe Bolopion, directeur auprès de l’ONU de Human Rights Watch. "Il est clair que Ban Ki-moon voudrait une opération de maintien de la paix, ajoute un diplomate. Mais les Africains souhaitent gérer cette affaire eux-mêmes autant que possible, donc la première étape devrait être un fonds" pour donner davantage de moyens à la Misca.

Selon des diplomates, la France devrait déposer d’ici début décembre un projet de résolution dotant la Misca d’un mandat plus précis et d’un soutien logistique et financier et demandant à Ban Ki-moon un nouveau rapport plus détaillé. L’éventuelle opération de maintien de la paix en Centrafrique serait lancée dans un deuxième temps, dans six mois environ.

(Avec AFP)

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