Libye : une milice armée fait plusieurs morts et des blessés à Tripoli
Une milice a ouvert le feu, vendredi, dans le sud de Tripoli, contre des centaines de manifestants qui réclamaient son départ de la capitale libyenne. Le bilan provisoire fait état d’au moins 15 personnes tuées et 95 autres blessés.
Mis à jour à 19h52.
L’anarchie règne à Tripoli. Une milice armée a tiré, vendredi 15 novembre, contre des centaines de manifestants qui demandaient son départ du quartier de Gharghour, au sud de la capitale.
"Quinze morts et 95 blessés, dont plusieurs grièvement atteints, ont été admis dans les hôpitaux de Tripoli ces dernières heures", a déclaré un porte-parole du ministère de la Santé, qui n’était pas en mesure de distinguer les victimes tuées par la milice Ghargour lors de la manifestation pacifique, de celles mortes dans l’attaque de son QG en représailles aux premiers tirs. "C’est la confusion totale", a-t-il dit, précisant que le bilan risquait de s’aggraver. "Des blessés continuent d’affluer dans les hôpitaux", a-t-il indiqué.
Un autre bilan cité par l’agence libyenne Lana, qui citait des sources médicales, faisait précédemment état de 7 morts et 75 blessés, la plupart grièvement touchés.
"L’étau se ressere"
En début d’après-midi, des centaines de manifestants se sont approchés du QG de cette milice originaire de Misrata (à l’est de Tripoli), dans le quartier de Gharghour. Des membres de la milice ont alors tiré des rafales en l’air à la mitraillette et aux canons anti-aérien pour tenter de les disperser. Mais devant la persévérance des protestataires, les hommes armés ont tiré sur la foule. Un chef de cette milice a indiqué à la chaîne privée al-Naba que des manifestants avaient tiré en premier sur le QG.
"Des Tripolitains armés sont entrés dans le quartier de Gharghour. Ils ont incendié les villas qu’ils occupaient pour qu’ils n’y reviennent pas. La plupart des membres de la milice se sont barricadés dans une seule villa. Mais l’étau se resserre autour d’eux", avait indiqué à l’AFP Ibrahim, un témoin sur place. Plus tard, ce témoin a précisé que la dernière villa avait été abandonnée par ses occupants, dont plusieurs ont pris la fuite. Certains des membres de la milice ont été blessés et d’autre arrêtés. En début de soirée, des combats de rues étaient toujours en cours autour de ce quartier résidentiel, selon des témoins.
Appel à manifester des imams
Vendredi, dans leurs prêches, les imams avaient appelé les Tripolitains à manifester contre les milices, relayant les appels en ce sens du mufti (la plus haute autorité religieuse du pays) ainsi que du Conseil local de la ville.
Les Tripolitains protestent régulièrement contre la présence de factions armées, venues d’autres localités, qui n’ont pas quitté la capitale après sa libération du régime Kadhafi en août 2011. Les autorités de transition ont sommé à plusieurs reprises ces milices de quitter la capitale, en vain.
(Avec AFP)
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