La Russie, nouvelle alliée de l’Égypte ?
En déplacement en Égypte, les ministres russes de la Défense et des Affaires étrangères se sont entretenus, jeudi, au sujet de la « coopération militaire » entre les deux pays. Une visite inédite alors que l’allié américain a gelé en partie son aide militaire massive au Caire.
![Le chef de la diplomatie égyptienne, Nabil Fahmi, le 14 novembre 2013 au Caire. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/11/15/015112013092356000000russsie.jpg)
Le chef de la diplomatie égyptienne, Nabil Fahmi, le 14 novembre 2013 au Caire. © AFP
Le Caire en quête d’un nouvel allié ? Après le gel d’une partie de l’aide militaire américaine, les autorités égyptiennes semblent vouloir se tourner vers la Russie. Le 14 novembre, Sergueï Choïgou et Sergueï Lavrov, ministres russes de la Défense et des Affaires étrangères, se sont rendus au Caire, une visite inédite que Moscou qualifie d’une "première de l’histoire" des relations entre les deux pays.
"Coopération militaire" au menu
Sur place, les responsables russes ont rencontré leurs homologues égyptiens, le ministre des Affaires étrangères Nabil Fahmy et le général Abdel Fattah al-Sissi, ministre de la Défense, vice-Premier ministre, commandant en chef de l’armée et véritable homme fort du pays depuis qu’il a lui-même annoncé, le 3 juillet, la destitution de Mohamed Morsi.
Choïgou Choïgou et le général Abdel Fattah al-Sissi "ont discuté de coopération militaire", a affirmé Sergueï Lavrov. Alors que Nabil Fahmy s’est contenté d’insister sur le fait que cette coopération existait "de longue date". Rien n’a donc filtré du contenu des entretiens.
Au même moment, un navire de guerre russe est arrivé dans une base égyptienne sur la mer Rouge, ont indiqué des sources militaires, précisant qu’il s’agissait du second bateau russe à accoster en Égypte cette semaine. Une escale qui vise également à "renforcer les liens entres les marines des deux pays".
"Bonne tactique"
"Le poids de la Russie dans la région est tel qu’elle ne peut être considérée comme le remplaçant d’un autre" pays, a estimé Nabil Fahmy qui avait récemment affirmé vouloir offrir de nouvelles "options" à l’Égypte après le gel partiel par Washington, premier pourvoyeur de l’armée égyptienne, de son aide militaire de 1,3 milliard de dollars par an, en rétorsion à la répression visant les pro-Morsi.
Pour Shadi Hamid, directeur de recherche au Brookings Doha Center, se tourner vers Moscou est "une bonne tactique" qui peut "servir d’outil de négociation pour empêcher les Américains de faire pression". Cependant, "le système d’armement égyptien est entièrement américain, un changement radical vers un système russe prendrait longtemps et rien n’indique que cela est prévu. Les États-Unis resteront le principal fournisseur de l’armée égyptienne".
En attendant, les ministres russes ont assuré que leur pays était "contre toute ingérence dans les affaires intérieures et [respectait] la souveraineté de l’Égypte".
Avant de clore leur visite, Sergueï Choïgou Choïgou et Sergueï Lavrov ont été reçus par le président intérimaire Adly Mansour, auquel le ministre russe de la Défense a fait part de "l’appui de la Russie au peuple égyptien pendant la difficile période transitoire".
(Avec AFP)
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