Téléphonie mobile : les chargeurs à hydrogène, arme fatale anti-délestage ?
Une société britannique, Intelligent Energy, a annoncé mardi qu’elle allait mettre en vente 1 million de chargeurs de téléphones portables d’une nouvelle génération, en particulier au Nigeria et en Afrique du Sud, à partir de mi-décembre. Leur particularité : fonctionner à l’hydrogène et, donc, ne pas subir les conséquences des coupures d’électricité.
Les utilisateurs de smartphones africains seront-ils bientôt à l’abri des délestages ? C’est en tout ce qu’ambitionne la société britannique Intelligent Energy. Celle-ci a annoncé, mardi 12 novembre, durant le salon AfricaCom au Cap, la mise en vente d’un million de nouveaux chargeurs pour téléphones portables, baptisés Upp, fonctionnant grâce à de l’hydrogène et donc non dépendants de l’électricité.
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Commercialisés à partir de mi-décembre, principalement au Nigeria, où il ont été testés ces cinq derniers mois, et en Afrique du Sud, ces appareils fonctionnent grâce à des piles à combustible rechargeables et détachables du chargeur lorsqu’elles sont épuisées. Les piles à combustible sont en quelque sorte des centrales électriques miniatures qui produisent de l’électricité par réaction chimique et transformation de l’hydrogène.
"Décrocher de la prise murale"
Le concept permettra donc de transporter et de stocker de l’énergie plus facilement qu’avec des batteries conventionnelles, en particulier quand l’accès à l’électricité est aléatoire. Le dispositif délivre par un port USB une tension de 5 volts avec une intensité d’un ampère, soit une puissance de 5 watts, de quoi, pour chaque cartouche, recharger plusieurs fois un téléphone, smartphone ou tablette.
"Upp est la preuve que les piles à combustible ne se limitent pas à de la science de haut vol : l’appareil Upp est capable d’étendre vos expériences au quotidien et de vous décrocher de la prise murale, tout en vous assurant de rester connecté", a ainsi déclaré a déclaré Henri Winand, directeur général d’Intelligent Energy.
Surfer sur la vague
Selon Amra Samra, administratrice déléguée des produits électroniques de la société, l’appareil complet devrait être mis en vente aux alentours des 200 dollars, un système d’abonnement étant a priori prévu à hauteur de 10 dollars par mois. Chaque recharge de la pile devrait coûter moins de 5 dollars bien que le coût définitif, selon Amra Samra, dépendra de la façon dont les entreprises de télécommunications sur place vendront le produit.
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La solution de la pile à combustible, également testée au Japon, semble particulièrement adaptée au continent africain. Le marché est en effet colossal : selon la GSM Association (GSMA), qui représente 850 opérateurs de téléphonie mobile à travers 218 pays du monde, entre 2007 et 2012, le nombre d’abonnés aux services de téléphonie mobile au sud du Sahara a augmenté de 18% en moyenne chaque année, soit la meilleure performance au monde.
En juin 2013, la région comptait 253 millions d’abonnés uniques, soit un taux de pénétration de 31%, et 502 millions d’abonnements. Et la progression ne devrait pas s’arrêter. En 2017, l’Afrique subsaharienne devrait compter 346 millions d’abonnés uniques, soit un taux de pénétration de 37,6%.
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Par Mathieu OLIVIER
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