RDC : faibles chances d’accord à Kampala entre le gouvernement congolais et le M23

L’essentiel de la délégation gouvernementale de la RDC a quitté mardi Kampala, où se tiennent les négociations avec les rebelles du M23. Les chances de voir les deux parties signer un accord politique semblent pour le moment très minces.

Le ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda (à dr.) le 21 octobre à Kampala. © AFP

Le ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda (à dr.) le 21 octobre à Kampala. © AFP

Publié le 13 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Considérée comme acquise lundi, la signature d’un accord politique entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les ex-rebelles du Mouvement du 23-Mars paraît, aujourd’hui, peu probable.

Alors que le ministre des Affaires étrangères congolais, Raymond Tshibanda, est rentré à Kinshasa mardi 12 novembre, un haut responsable congolais a indiqué qu’"on [venait] d’envoyer de l’argent pour que le reste de la délégation règle les factures d’hôtel et rentre" au pays.

la suite après cette publicité

"On n’est pas optimiste", a confié un diplomate ougandais dont le pays assure la médiation dans les discussions qui ont lieu sur son sol depuis décembre. "Je donne 24 heures encore pour que cela marche", après il sera trop tard, estime de son côté un analyste.

>> À lire aussi : Olivier Nduhungirehe, "La RDC et la Monusco n’ont plus d’excuses pour ne pas neutraliser les FDLR"

Faisant fi d’une forte pression internationale, en particulier de l’envoyée spéciale des Nations unies pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, et de son homologue américain, Russel Feingold, le gouvernement congolais a indiqué clairement qu’il ne comptait pas signer d’"accord" avec une entité n’ayant selon lui plus aucune existence.

Le problème de la réintégration

la suite après cette publicité

Le texte avait pourtant été paraphé par les deux parties, le 4 novembre, mais Kinshasa estime que sa victoire change la donne. Selon la médiation ougandaise, ce document prévoyait notamment une réintégration des combattants du M23 qui le souhaitaient dans l’armée (à l’exception d’une centaine d’individus) et la poursuite, soit en RDC, soit devant un tribunal international, de tous ceux accusés de "crimes graves" comme crimes contre l’humanité, génocide ou viol.

>> À lire aussi : comment les FARDC ont pris le dessus sur le M23

la suite après cette publicité

Le gouvernement "n’a pas du tout envie de signer" cet accord en l’état, note un diplomate, selon qui Kinshasa reste néanmoins prêt à paragrapher une "déclaration d’engagements". "L’objectif est que ce qui a été discuté – et qui est encore d’actualité – soit mis en œuvre", note un haut responsable congolais, excluant que d’anciens rebelles du M23 puissent intégrer ou réintégrer l’armée.

Le porte-parole du gouvernement ougandais a par ailleurs indiqué que Sultani Makenga, le chef militaire du M23, présent en Ouganda depuis quelques jours n’était "pas prisonnier" et restait sous la "protection" de Kampala.

Mary Robinson, Russel Feingold, leurs homologues de l’Union européenne, Koen Vervaeke et de l’Union africaine, Boubacar Diarra, et le chef de la Monusco ont publié un communiqué dans lequel ils jugent toujours "important" d’aboutir à "une conclusion politique" pour sortir d’un conflit ayant duré dix-huit mois dans la riche province minière du Nord-Kivu.

(Avec AFP)
 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires