Égypte : un tribunal lève l’état d’urgence

Déclaré depuis le 14 août, l’état d’urgence est levé en Égypte. Sa fin a été actée, mardi, par un tribunal du pays. Les autorités politiques ont pris acte de la décision judiciaire mais disent attendre une « notification officielle » avant de l’appliquer.

Manifestation des Frères musulmans, le 8 novembre 2013 au Caire. © AFP

Manifestation des Frères musulmans, le 8 novembre 2013 au Caire. © AFP

Publié le 12 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 13/11 à 9h10

Imposé mi-août lorsque les forces de sécurité réprimaient dans le sang les partisans du président islamiste déchu, Mohamed Morsi, l’état d’urgence a été levé, le 12 novembre, par un tribunal égyptien.

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Le gouvernement a annoncé dans un communiqué qu’il respecterait cette décision mais qu’il attendrait une notification officielle avant de l’appliquer. "Le gouvernement s’engage à appliquer les décisions de justice (…). Mais,  le gouvernement attend de voir le texte de la décision", a-t-il expliqué dans un communiqué.

Mardi soir, le ministère de l’Intérieur tout comme l’armée ont fait savoir qu’ils maintenaient le couvre-feu jusqu’à ce qu’ils reçoivent une notification officielle. Ce couvre-feu, progressivement réduit depuis son instauration, restait en place de 23h00 GMT à 03h00 GMT.

L’état d’urgence, accompagné d’un couvre-feu nocturne, était censé prendre fin jeudi. Le président par intérim Adly Mansour avait déclaré l’état d’urgence, le 14 août, jour de la dispersion dans le sang de rassemblements de partisans de Morsi au Caire. Ce jour-là et dans la semaine qui a suivi, au moins un millier de personnes avaient été tuées, essentiellement des pro-Morsi.

Référendum

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L’état d’urgence donnait de larges pouvoirs aux services de sécurité, mais selon la Constitution par intérim imposée par un décret d’Adly Mansour, étendre de nouveau l’état d’urgence aurait nécessité un référendum.

L’état d’urgence a été imposé de façon quasi-permanente en Égypte depuis des décennies, avant sa levée le 31 mai 2012. "Sa remise en place par Adly Mansour était symbolique, estime Heba Morayef, responsable de Human Rights Watch en Égypte. Le ministère de l’Intérieur semble avoir la conviction que les lois répressives ont un effet de dissuasion", a-t-elle dit.

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Mardi, les États-Unis ont salué la levée annoncée de l’état d’urgence et du couvre-feu, tout en exprimant leurs "inquiétudes" face aux projets des autorités égyptiennes de "légiférer en matière de sécurité".

"Nous exhortons le gouvernement à respecter les droits de tous les Égyptiens, ce qui implique d’assurer que tous les Égyptiens puissent exercer dans le calme leur liberté de rassemblement et d’expression", a déclaré la porte-parole du département d’État, Jennifer Psaki.

(Avec AFP)
 

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