Côte d’Ivoire – Salomon Kalou : « Les Sénégalais sont capables de marquer n’importe quand »

Avec Didier Drogba, Yaya Touré ou Gervinho, Salomon Kalou (28 ans) est l’un des cadres de la Côte d’Ivoire, qui affrontera samedi à Casablanca le Sénégal en barrage retour qualificatif pour la Coupe du Monde 2014 (3-1 à l’aller). L’attaquant de Lille et des Éléphants regrette le but encaissé à Abidjan, se méfie des Sénégalais, mais réaffirme son optimisme.

Gervinho, Didier Drogba et Salomon Kalou. © AFP

Gervinho, Didier Drogba et Salomon Kalou. © AFP

Publié le 13 novembre 2013 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique : sans ce but encaissé à la dernière minute lors du match aller, la Côte d’Ivoire serait à 90 % qualifiée pour la Coupe du Monde…

Salomon Kalou : Oui, mais c’est peut-être un mal pour un bien. Car quand une équipe possède trois buts d’avance, elle peut aussi se dire que c’est gagné, et perdre en motivation. Au moins, avec deux buts d’avance, nous devrons être concernés et motivés à 200 % pour nous qualifier. Car nous connaissons tous la qualité des attaquants sénégalais, capables de marquer n’importe quand. Ils l’ont prouvé à l’aller. On va faire comme si la qualification se jouait sur un seul match, celui de samedi.

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Après le match aller, Sabri Lamouchi, le sélectionneur des Éléphants, avait davantage retenu ce but encaissé que l’ensemble de la prestation. Cela vous avait-il étonné ?

Absolument pas. Sa réaction était normale. Car son rôle est de se projeter sur le match retour. Entre gagner 3-1 et 3-0, il y a une différence. Il veut forcément nous prévenir du danger que représente ce match retour. Il faut s’attendre à ce que les Sénégalais prennent des risques offensifs, qu’ils nous mettent la pression. Il faudra également être attentifs à ne pas se laisser endormir par l’ambiance. Il n’y aura peut-être pas beaucoup de monde dans le stade de Casablanca.

Depuis qu’il a été nommé sélectionneur, en mai 2012, Lamouchi n’est pas épargné par la presse ivoirienne…

Cela n’a rien d’étonnant. Une partie de la presse locale individualise tout. Le coach n’est pas dans ses petits papiers, donc elle le critique. Peu importe qu’il obtienne des résultats. Il fait pourtant du bon travail, c’est quelqu’un qui a fait une belle carrière de joueur, mais il se fait critiquer. Je crois aussi que la presse ivoirienne ne le lâche pas, en raison de son salaire [le chiffre de 200 000 euros par mois avait été lancé par des médias locaux. Or, Lamouchi toucherait un salaire mensuel de 60 000 euros, NDLR]. La critique fait partie du métier, et je l’accepte. Mais si la presse de mon pays pouvait juste se montrer un peu plus objective… C’est à se demander si certains ne souhaitent pas notre élimination. Mais ce qui est certain, c’est que le peuple ivoirien est derrière nous. C’est l’essentiel.

Si la presse ivoirienne pouvait juste se montrer un peu plus objective…

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Avec Lille, vous occupez la seconde place du classement de la Ligue 1 française. En 2012-2013, lors de votre première saison en France, vous aviez connu des premiers mois difficiles. Comment avez-vous vécu les critiques ?

J’arrivais de Chelsea, et je recherchais du temps de jeu à Lille. Je sais que je n’ai pas toujours donné satisfaction au début. J’étais critiqué, et c’était normal. Mais ce qui m’énervait, c’était qu’on parle tout le temps de mon salaire [250 000 euros brut par mois, NDLR], et aussi de mon départ l’hiver dernier, alors que je ne voulais pas m’en aller et que personne, au club, ne me poussait vers la sortie. Ensuite, j’ai marqué pas mal de buts (14 en Ligue 1), et cette saison, tout se passe bien, même si je n’ai inscrit que trois buts. Il faut que je marque davantage.

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Il y a huit ans, vous étiez tout prêt d’obtenir la nationalité néerlandaise. Avec le recul, était-ce une bonne idée ?

J’étais arrivé à 18 ans aux Pays-Bas, un pays qui m’a adopté, et que j’aime beaucoup. C’était tentant, parce que les Pays-Bas ont une belle équipe… Mais je ne regrette pas une seconde qu’on m’ait refusé la naturalisation. Cela me permet de jouer pour mon pays, comme mon frère Bonaventure [international de 1998 à 2006, NDLR]. Et puis, je ne sais pas si cela se serait aussi bien passé avec les Pays-Bas. Nous ne le saurons jamais…

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Propos recueillis par Alexis Billebault

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