Carte interactive : les troupes étrangères déployées en Centrafrique
Près de 3 000 militaires étrangers sont actuellement présents sur le territoire centrafricain pour aider à la stabilisation du pays. Ils sont tchadiens, congolais, burundais, gabonais, équato-guinéens ou encore français.
Près de trois mois après la prestation de serment du président de la transition, Michel Djotodia, la situation sécuritaire reste des plus précaires en Centrafrique. Dimanche 10 novembre en fin de journée, dans le 5e arrondissement de la capitale Bangui, un caporal de l’ex-garde de l’ancien président François Bozizé a été mortellement blessé par balle, lors d’un affrontement avec un ex-élément de la coalition Séléka. D’autres personnes ont été blessées.
>>> À lire aussi : Fusillade mortelle entre ex-rebelles de la Séléka près de Bangui
Pour tenter de stabiliser le pays, ses principaux partenaires de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) ont chacun déployé des troupes. Regroupés au sein de la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac), crée en 2008, ces contigents forment le gros des 3 000 militaires étrangers présents sur le territoire centrafricain. En janvier, c’est cette force qui avait provisoirement stoppé l’avancée des rebelles de la Séléka vers Bangui. Elle est commandée par un Gabonais, le général Jean-Félix Akaga.
Carte des troupes étrangères déployées
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Initialement composée de quelques centaines d’hommes, la Fomac a été progressivement renforcée dès le début de l’offensive de la Séléka, en décembre 2012. Ses effectifs sont aujourd’hui d’environ 2 600 hommes. Ils seront rejoints dans les prochains jours par 450 militaires burundais (principalement des éléments d’infanterie équipés par la CEEAC), avant que 400 Camerounais et deux unités mixtes (une aérienne et une de génie) ne viennent la renforcer.
Basée à Bangui, elle effectue des missions ponctuelles à l’intérieur des terres, comme lors des affrontements sanglants de Bossangoa et Bouar, dans le nord-ouest du pays. En octobre, une compagnie mixte de 120 soldats composée de Tchadiens, de Gabonais et de Congolais, a également été déployée à Bangassou (Sud) pour tenter de réduire les tensions entre jeunes chrétiens, jeunes musulmans et membres de la Séléka.
Les troupes de la Fomac
Tchad : 800 militaires accompagnés de 50 policiers
Congo-Brazzaville : 500 militaires
RDC : 50 policiers
Cameroun : 500 militaires (1 élément de gendarmerie et 2 compagnies militaires)
Guinée-équatoriale : 200 militaires
Gabon : 500 militaires
Le 19 décembre, cette force sera remplacée par la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca). Ses effectifs devraient atteindre 3 650 personnes, dont 3 500 en uniforme. Les prémices du concept de l’opération, son mandat et son financement ont été abordés à Addis-Adeba, où officiers de la CEEAC, de l’Union africaine et des experts internationaux se sont réunis début octobre. Le commandement militaire a été attribué au général camerounais Tumenta Chomu Martin.
Aux avant-postes sur le plan diplomatique, la France est également présente militairement. 450 soldats prennent en charge la sécurisation de l’aéroport M’Poko de Bangui, la surveillance des points d’intérêts français et la sécurité des ressortissants. Depuis le 30 octobre, son commandement est assuré par le colonel Vincent Tassel, chef de corps du 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine (8e RPIMa). Ce contingent pourrait être étoffé pour atteindre 700 à 1 000 soldats d’ici à la fin de l’année. Mais son rôle devrait se borner à une aide logistique et de renseignement.
Enfin, des soldats de l’ONU viendront prochainement s’ajouter aux troupes de la Fomac et de l’armée française. Une unité de 250 Casques bleus va être déployée à Bangui pour protéger le personnel et les installations du Binuca (Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en RCA). Dans une deuxième phase, ces effectifs passeront à 560 hommes afin de se déployer progressivement à l’extérieur de la capitale. Certains espèrent que cette mesure conduira à terme à l’envoi d’une mission de maintien de la paix.
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Par Vincent Duhem
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