Crise en Tunisie : Béji Caïd Essebsi appelle à un « soutien massif » de l’Europe

L’ancien Premier ministre et chef du principal parti d’opposition tunisien, Béji Caïd Essebsi, a déclaré, jeudi, que la Tunisie a besoin d’un « soutien massif » pour sortir de la crise politique et lutter contre le terrorisme. Selon lui, les partenaires européens ont jusqu’à présent « fait défaut ».

L’ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi. © AFP

L’ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi. © AFP

Publié le 8 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Lors d’une rencontre à Paris avec l’Association de la presse diplomatique, jeudi 7 novembre, Béji Caïd Essebsi a déclaré que la Tunisie était "le seul pays sauvable, mais pas encore sauvé" évoquant les "printemps arabes".

"Nous avons besoin du soutien de nos amis, principalement l’Europe. On ne peut pas sortir la Tunisie de la crise sans un soutien massif", a-t-il insisté, rappelant les promesses du G8 de Deauville en 2011, qui, dans la foulée des révolutions tunisienne, libyenne et égyptienne, avait annoncé un plan d’aide de 40 milliards de dollars en faveur des printemps arabes.

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"On nous a promis 25 milliards de dollars échelonnés sur 5 ans. La Tunisie n’a rien reçu", a assuré l’ancien Premier ministre, qui a dirigé le pays pendant la période transitoire entre la chute de Ben Ali en janvier 2011 et les premières élections libres d’octobre 2012, qui ont porté les islamistes d’Ennahdha au pouvoir.

"La Tunisie peut avoir une gouvernance démocratique, il y a les ingrédients. Si ce soutien était venu, je pense que le pays aurait fait un pas en avant. Comme ce soutien a fait défaut, la Tunisie stagne", a-t-il déploré.

Profonde crise politique

La profonde crise politique tunsienne semble s’éterniser, notamment après l’échec lundi de pourparlers entre islamistes et opposants pour désigner un nouveau Premier ministre.

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À la difficulté d’établir ce "dialogue national" s’ajoute l’essor des violences jihadistes qui ont culminé en octobre avec la mort de neuf policiers et gendarmes et deux attentats ratés qui ont visé pour la première fois des sites touristiques. En outre, deux opposants politiques dont un député ont été tués en février et juillet derniers, des assassinats attribués à la mouvance salafiste.

"La Tunisie a besoin de soutien dans sa bataille contre le terrorisme", a également souligné Béji Caïd Essebsi. "Nous avons perdu beaucoup d’hommes car les jihadistes sont mieux armés (que les forces de sécurité tunisiennes)", a-t-il dit.

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À 86 ans, l’ancien compagnon de route du premier président de la Tunisie indépendante Habib Bourguiba,  est aujourd’hui le chef du principal parti d’opposition Nidaa Tounes, qui compte de nombreux entrepreneurs et hommes d’affaires.

(Avec AFP)

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