RDC : la Monusco compte empêcher les FDLR de fuir vers le Rwanda

Après la défaite militaire du Mouvement du 23-Mars (M23), Martin Kobler, le chef de la mission onusienne en RDC, a annoncé, mercredi, que les Casques bleus allaient aider à renforcer le contrôle des frontières du pays pour empêcher des rebelles hutus des FDLR, qui seront bientôt traqués, de retourner au Rwanda avec leurs armes.

Entraînement des casques bleus de la brigade d’intervention près de Goma, le 9 août. © AFP

Entraînement des casques bleus de la brigade d’intervention près de Goma, le 9 août. © AFP

Publié le 7 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Après le Mouvement du 23-Mars (M23), mis en déroute par l’armée congolaise appuyée par la brigade d’intervention des Nations unies, l’étau se resserre autour des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDRL), actifs dans l’est de la RDC. Martin Kobler, le patron de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) a indiqué, lors d’une réunion à huis clos le 6 novembre au Conseil de sécurité, que les Casques bleus allaient renforcer le contrôle des frontières pour empêcher les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) de retourner au Rwanda.

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"Il nous faut renforcer les positions de la Monusco à proximité de la frontière pour empêcher que des flots d’armes ne la traversent et pour empêcher les FDLR de se rendre au Rwanda", a déclaré Martin Kobler, selon des diplomates.

"M23, le loup est parti"

Appuyée par la Monusco, l’armée congolaise a obtenu, dans la nuit de mardi, une victoire historique en battant la rébellion du M23, dont les derniers combattants ont été chassés des deux dernières positions qu’ils occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu, frontalières du Rwanda et de l’Ouganda. Une victoire largement saluée par des membres du Conseil de sécurité, France et États-Unis en tête.

"Le loup qui était à la porte, le M23, menaçait les civils et menaçait la Monusco. Nous espérons que cette menace est à présent partie pour de bon", a déclaré Samantha Power, l’ambassadrice américaine à l’ONU. La diplomate a également appelé à la création d’un tribunal spécial, à la fois national et international, pour juger les "pires auteurs d’atrocités" commises en RDC.

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Dans un communiqué, Samantha Power a également estimé que le gouvernement de la RDC devait "tenir pour responsables tous ceux qui ont commis des abus dans l’armée congolaise, ainsi que les membres de milices".

L’ambassadeur français aux Nations unies, Gérard Araud, a de son côté affirmé que la défaite du M23 était "un succès pour l’armée congolaise". "C’est un succès aussi pour les Nations unies", a-t-il déclaré à des journalistes. "Mais ce n’est qu’un début pour cette région d’Afrique qui connaît la guerre depuis 20 ans", a-t-il poursuivi, citant d’autres groupes armés agissant encore en RDC.

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Le Rwanda, prêt à intervenir

De son côté, le Rwanda, actuellement membre du Conseil de sécurité de l’ONU et particulièrement "exaspéré par les opérations des FDLR de part et d’autre de sa frontière", a déjà prévenu qu’il était prêt à intervenir en RDC. "Le Rwanda reste prêt à faire usage de tous les moyens nécessaires pour protéger ses habitants et son territoire", a réaffirmé son ambassadeur Eugene-Richard Gasana.

L’ambassadeur rwandais a ensuite affirmé à des journalistes que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait ordonner à la brigade d’intervention des Nations unies au Rwanda de s’attaquer à présent aux FDLR et aux autres groupes rebelles. "Il s’agit d’une force responsable d’un génocide", a-t-il rappelé.

L’ambassadeur congolais à l’ONU, Ignace Gata, lui a assuré que son gouvernement voulait maintenant "éradiquer toutes les forces néfastes" dans l’est du pays, notamment les FDLR.

(Avec AFP)

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Des soldats congolais près de la colline de Mbuzi le 4 novembre 2013, dans l’Est de la RDC. © AFP/Junior D.Kannah

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