Arabie saoudite : campagne de répression massive contre les immigrés clandestins

Des milliers d’étrangers en situation irrégulière ont été arrêtés, mardi, en Arabie saoudite, dans le cadre d’une vaste campagne de répression contre l’immigration illégale. Ces nombreuses arrestations affectent les activités dans le commerce, le bâtiment et l’enseignement privé.

Des travailleurs étrangers, accompagnés de leurs employés saoudiens,le 3 novembre 2013 à Ryad. © AFP

Des travailleurs étrangers, accompagnés de leurs employés saoudiens,le 3 novembre 2013 à Ryad. © AFP

Publié le 6 novembre 2013 Lecture : 2 minutes.

"Des patrouilles de police ont procédé lundi [4 novembre], au lendemain de l’expiration d’une amnistie royale, à quelque 4 000 interpellations à Jeddah", dans l’ouest de l’Arabie saoudite, a indiqué un porte-parole local de la police, le sous-lieutenant Nawaf al-Bouq. Le lendemain, l’opération s’est poursuivie dans la région de Riyad avec l’arrestation de 818 étrangers clandestins.

"Dans la province de Jazane (sud-ouest), les gardes-frontières ont arrêté plus de 8 000 personnes qui tentaient de passer au Yémen ces 24 dernières heures", selon un porte-parole des autorités cité par l’agence SPA. "Parmi elles, 3 000 ont été déportées, et les autorités finalisent les procédures pour les autres", a ajouté le porte-parole. Dans d’autres villes et localités du royaume, la police a arrêté des centaines d’expatriés en situation irrégulière.

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Kafala

À Jeddah, des travailleurs indonésiens se sont rassemblés lundi devant leur consulat pour protester contre la lenteur des procédures administratives en cours pour organiser leur départ.

Quelque 4 millions d’immigrés illégaux ont légalisé leur situation en trouvant des employeurs à même de devenir leur parrain, une procédure nécessaire pour vivre dans de nombreuses monarchies du Golfe. Ce système de parrainage, ou kafala en arabe, lie le titre de séjour des travailleurs étrangers aux employeurs parrains, dont l’accord écrit est nécessaire pour permettre à ces travailleurs de changer d’employeur ou de quitter le pays.

Activités au ralenti

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Le départ de près d’un million d’expatriés illégaux dans le cadre de l’amnistie a été fortement ressenti par la population. L’activité commerciale a notamment été perturbée. De nombreux magasins ont dû baisser leur rideau de fer, comme à Al-Batha, une des places commerciales les plus populaires de Riyad. Les chantiers tournaient aussi au ralenti, ou étaient même à l’arrêt, dans la capitale saoudienne.

"Certaines boulangeries seraient amenées à fermer dans les prochains jours car elles ne tournent plus à leur pleine capacité en raison d’un manque de main d’œuvre", a indiqué Fahd Al-Salman, président de la commission nationale des boulangeries, cité mardi par le quotidien Arab News.

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Des écoles privées avaient également fermé lundi mais ont rouvert mardi après avoir obtenu l’assurance que leur personnel enseignant en situation irrégulière ne serait pas inquiété jusqu’à la fin du premier semestre de l’année scolaire, en décembre.

12,5 % de chômage

Les autorités souhaitaient réduire le nombre d’immigrés, estimé à 9 millions de personnes sur 27 millions d’habitants, pour favoriser l’emploi des Saoudiens dans le royaume où le taux du chômage atteint 12,5%.

En vertu d’une amnistie de sept mois qui a expiré dimanche, les clandestins pouvaient sans risque se présenter aux autorités pour se faire parrainer par un employeur et obtenir un titre de séjour. À défaut, ils devaient renouveler leurs titres de voyage et quitter le royaume, sous peine de risquer une peine allant jusqu’à deux ans de prison et/ou une amende pouvant atteindre 100 000 rials, soit 27 000 dollars.

(Avec AFP)
 

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