Infographie : otages au Sahel, des rançons toujours plus importantes

Les otages français du Niger auraient été récemment libérés contre une rançon de quelque 20 millions d’euros. Avant eux, plusieurs Occidentaux aux mains de groupes jihadistes sahéliens ont retrouvé la liberté grâce au versement d’importantes sommes d’argent. Depuis 2009, les chiffres du « business des otages » sont en constante augmentation.

François Hollande et les ex-otages à leur arrivée du Niger, le 30 octobre 2013. © AFP

François Hollande et les ex-otages à leur arrivée du Niger, le 30 octobre 2013. © AFP

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Publié le 5 novembre 2013 Lecture : 3 minutes.

Marc Féret, Thierry Dol, Daniel Larribe et Pierre Legrand étaient encore dans l’avion les ramenant en France quand les premiers échos d’une rançon payée en échange de leur libération ont eu lieu dans les médias français. Selon le quotidien Le Monde et l’AFP, une vingtaine de millions d’euros auraient été versés aux ravisseurs des quatre salariés d’Areva et de Vinci enlevés le 16 septembre 2010 sur le site minier d’Arlit, dans le nord du Niger.

Avant eux, de nombreux Occidentaux, kidnappés par Aqmi ou leurs alliés de la bande sahélienne, ont été libérés contre monnaie sonnante et trébuchante. À l’image du gouvernement français pour les ex-otages d’Arlit, les pays concernés ont toujours démenti le versement d’argent public pour faire libérer leurs ressortissants, se refusant officiellement au financement de groupes terroristes.

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L’infographie ci-dessous n’a pas la prétention de retracer la provenance des différentes rançons – fonds secrets des services de renseignement, grandes entreprises employant les otages… – ou leur montant exact. Elle permet juste, en se basant sur les affirmations de certaines sources relayées par plusieurs médias, de constater l’augmentation constante des montants versés aux groupes terroristes sahéliens depuis 2009.

 

Détails des différentes libérations mentionnées dans l’infographie

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– Avril 2009 : les deux diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay ont été enlevés en décembre 2008, au Niger, par les hommes de Mokhtar Belmokhtar. Selon un document interne d’Aqmi retrouvé en février 2013 à Tombouctou par des journalistes d’Associated Press (AP), 700 000 euros auraient été versés aux ravisseurs en échange de leur libération, en avril 2009.

– Août 2010 : les trois humanitaires espagnols Alicia Gamez, Roque Pascual et Albert Vilalta, travaillant pour l’ONG Accio Solidaria, sont kidnappés en novembre 2009 par un commando d’Aqmi sur la route reliant Nouadhibou à Nouakchott, en Mauritanie. D’après la chaîne Al-Arabiya, l’organisation terroriste aurait empoché entre cinq et sept millions d’euros pour leur libération (en mars 2010 pour Alicia Gamez et en août de la même année pour ses deux collègues), le quotidien espagnol El Mundo évoquant de son côté une rançon d’environ sept millions euros.

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– Février 2011 : la Française Françoise Larribe, le Togolais Alex Kodjo Ahonado et le Malgache Jean-Claude Rakotorilalao font partie des sept salariés d’Areva et Vinci enlevés en septembre 2010 sur le site minier d’Arlit, au Niger, par des combattants d’Aqmi. Selon l’ancienne ambassadrice des États-Unis au Mali, Vicki Huddleston, environ 17 millions de dollars, soit 13 millions d’euros, ont été payés pour leur remise en liberté, en février 2011. Cette somme est reprise par la journaliste de l’AFP Dorothée Moisan dans son ouvrage Rançons. Enquête sur le business des otages.

– Juillet 2012 : les Espagnols Enric Gonyalons et Ainhoa Fernández Rincón et l’Italienne Rossella Urru ont été kidnappés en octobre 2011 par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) à Tindouf, bastion du Front Polisario dans le sud-est de l’Algérie. Après leur libération, en juillet 2012, un porte-parole du groupe terroriste a affirmé qu’une rançon de quinze millions d’euros avait été versée.

– Octobre 2013 : selon le quotidien Le Monde et l’AFP, une vingtaine de millions d’euros auraient été versés aux ravisseurs des quatre français Marc Féret, Thierry Dol, Daniel Larribe et Pierre Legrand. Enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit, dans le nord du Niger, ces salariés d’Areva et de Vinci ont passé plus de trois ans en captivité dans le désert avant d’être récemment libérés, le 29 octobre dernier.

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Benjamin Roger

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