Otages français : Iyad Ag Ghali, le chef d’Ansar Eddine, a-t-il négocié son impunité ?

Selon une source touarègue proche du dossier, l’impunité a été garantie Iyad Ag Ghali, chef du groupe islamiste armé Ansar Eddine (Défenseurs de l’islam), en échange de la libération des quatre otages français du Sahel.

Iyad Ag Ghaly, chef du groupe islamiste armé Ansar Dine. © AFP

Iyad Ag Ghaly, chef du groupe islamiste armé Ansar Dine. © AFP

Publié le 31 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

"Ce qui a fondamentalement pesé, c’est le sort politique ou disons le sort tout court d’Iyad Ag Ghali, qui veut qu’on le laisse tranquille, qu’il n’y ait pas de poursuites judiciaires contre lui et plusieurs autres de ses proches", a affirmé, mercredi, une source touarègue proche du dossier de la libération des ex-otages français d’Arlit (Niger).

Iyad Ag Ghaly est un ancien rebelle touareg des années 1990 au Mali qui est devenu islamiste et leader d’Ansar Eddine, l’un des mouvements armés ayant occupé le nord du Mali en 2012 avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Il n’a plus été vu au Mali depuis le début, en janvier, de l’intervention militaire française.

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L’impunité recherchée concerne essentiellement le Mali, où les troupes d’Ansar Eddine ont commis des atrocités alors qu’elles occupaient le nord du pays. Le parquet de Bamako avait rendu publics, au début du mois de février, une trentaine de mandats d’arrêts notamment pour "sédition" et "terrorisme" contre des chefs de groupes armés, dont des jihadistes d’Ansar Eddine et d’Aqmi. Iyad Ag Ghali fait partie des personnes recherchées. Lui et son mouvement Ansar Eddine ont, par ailleurs, été placés sur les listes de terroristes et de groupes terroristes établies par les États-Unis et l’Onu.

"Je crois que cette assurance lui a été donnée", a déclaré la source proche du dossier. Un événement, passé inaperçu mardi, quelques heures avant l’annonce de la libération des otages français, prend désormais du relief : la levée des mandats d’arrêt émis, pour crimes de guerre, contre des responsables touaregs, notamment celui du touarèg malien Ahmada Ag Bibi (personnage clé en contact, pour le Niger, avec Ag Ghali dès le kidnapping en 2010), qui se présente au législatives malienne du 24 novembre sur la liste du parti présidentiel.

Rançon

Une contrepartie de "quelque 20 millions d’euros" a également été versée, affirme cette source bien informée, "mais ce n’est pas l’argent" qui a "vraiment pesé dans les négociations", a-t-elle ajouté. Des déclarations qui recoupent ceux d’une source proche des négociateurs interrogée par l’AFP, qui évaluait le montant de la rançon à "entre 20 et 25 millions d’euros".

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Les modalités de la libération des quatre Français, enlevés sur un site minier du géant nucléaire français Areva à Arlit (Niger) le 16 septembre 2010, ne sont pas connues. Les autorités françaises ont démenti à plusieurs reprises depuis mardi tout paiement de rançon, une doctrine affichée depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012.

>> À lire aussi : Libération des ex-otages d’Arlit : en coulisses, les Nigériens contredisent la version française

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"Notre politique est constante en la matière. Nous n’avons pas changé de politique à l’égard des rançons", a affirmé la porte-parole du gouvernement français Najat Vallaud-Belkacem, tandis que la présidence de la République réaffirmait que "la France ne verse pas de rançon".

"Pour ce qui dépend de l’État français, il n’y a pas d’argent versé", a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius dimanche soir sur la chaîne de télévision TF1.

Interrogé sur une rançon payée par de l’argent "privé", il a répondu: "pas d’argent public versé".

(Avec AFP)

 

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