Égypte : le tribunal chargé de juger le Guide suprême des Frères musulmans se récuse

Deux procès très attendus ont été reportés, mardi, au Caire. Celui de quatre officiers de police jugés pour la mort, en août, de trente-sept prisonniers islamistes asphyxiés par du gaz lacrymogène, aura finalement lieu 12 novembre. Dans le même temps, le tribunal égyptien chargé de juger le Guide suprême des Frères musulmans et ses partisans s’est récusé.

Le juge égyptien Mohammed Fahmy al-Qarmuty (c), le 29 octobre 2013 au Caire. © AFP/Khaled Desouki

Le juge égyptien Mohammed Fahmy al-Qarmuty (c), le 29 octobre 2013 au Caire. © AFP/Khaled Desouki

Publié le 29 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Le tribunal égyptien chargé de juger le Guide suprême des Frères musulmans et ses adjoints pour "incitation au meurtre" s’est récusé, mardi 29 octobre. Les juges ont évoqué un "cas de conscience" sans toutefois le préciser.  "La Cour a décidé (…) de se décharger de l’affaire en raison de sa gêne", a déclaré l’un des trois juges, remettant l’affaire à une autre juridiction.

Le Guide Mohamed Badie et ses adjoints, Khairat al-Chater et Rachad Bayoumi, actuellement incarcérés, encourent la peine de mort pour "incitation" et "complicité" dans le meurtre de neuf manifestants anti-Morsi, le 30 juin. Trois autres membres de leur confrérie sont accusés de ces "meurtres" et 29 islamistes doivent comparaître avec eux pour avoir participé, selon l’accusation, aux violences mortelles.

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Cette fois-ci, comme lors de la précédente audience fin août, aucun d’eux n’a été conduit au tribunal, situé dans le centre-ville, une zone trop difficile à sécuriser pour permettre à leur convoi de se déplacer sans incident, ont expliqué des responsables des services de sécurité.

"Aucune preuve"

"Il n’y a aucune preuve dans ces affaires", a déclaré à l’AFP Mohamed Damati, avocat de la défense, évoquant "un procès politique". De leur côté, des proches de victimes ont brandi les photos des manifestants tués. "Je veux voir Badie et Chater pendus", a lancé à l’AFP Setohy Abdel Rahmane qui a perdu son fils de 15 ans.

Un autre procès hautement symbolique, celui de quatre officiers de police jugés pour la mort en août de trente-sept prisonniers islamistes asphyxiés par du gaz lacrymogène, devait avoir lieu, mardi. L’audience a été reportée au 12 novembre.

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Les quatre policiers, dont le numéro deux du commissariat d’où le convoi de détenus était parti, sont accusés d’homicide. Les 37 détenus se trouvaient dans un convoi transportant plus de 600 prisonniers islamistes vers la prison d’Abou Zaabal, proche du Caire, le 18 août. La police avait évoqué une tentative d’évasion qui avait mal fini, tandis que le camp Morsi dénonçait un "assassinat".

Le ministère de l’Intérieur avait accusé les détenus d’avoir pris un policier en otage à l’intérieur du fourgon, un acte qui, selon le ministère, avait poussé ses collègues à tirer des grenades lacrymogènes.

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Ces morts, quatre jours après la dispersion dans un bain de sang de rassemblements de milliers de pro-Morsi au Caire, avaient suscité une vague de condamnations internationales et l’inquiétude des militants des droits de l’Homme.

(Avec AFP)

 

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