Thierry Tanoh : « Ecobank sortira grandi de cette épreuve »
Thierry Tanoh, devenu directeur général d’Ecobank en janvier, était l’invité de la troisième grande interview réalisée conjointement par « Jeune Afrique » et RFI, samedi. Accusé de mauvaise gouvernance, le patron de la banque panafricaine nie en bloc. Et recentre le débat sur la stratégie du groupe.
Troisième invité de la grande interview réalisée conjointement par Jeune Afrique et RFI, samedi 7 septembre, Thierry Tanoh, devenu directeur général d’Ecobank en janvier, s’explique sur la crise que traverse le groupe depuis le mois de juillet. Laurence Do Rego, la directrice financière suspendue début août, l’accuse, entre autres, de tentatives de manipulations comptables et de s’être octroyé un bonus sans autorisation. Combatif mais isolé au sein d’un management largement choisi par son prédécesseur, l’Ivoirien veut passer le cap pour se concentrer à nouveau sur la croissance d’une institution qui pèse 20 milliards de dollars (15 milliards d’euros) de total de bilan et emploie 18 500 personnes.
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Crise au sommet
« Lorsqu’il y a un changement à la tête d’une grande institution, la transition n’est pas toujours facile. Dans le cadre d’une restructuration que je voulais faire au niveau du management, une des personnes avec qui je travaille a fait un certain nombre d’allégations ; je les nie en bloc. Nos revenus connaissent une croissance organique [hors acquisitions] de l’ordre de 23 %. Nos dépôts sont en hausse, nos profits aussi et le cours de l’action a fortement grimpé jusqu’au début de cette affaire. La situation est difficile, mais notre groupe en sortira grandi. »
1,14 million de dollars
« Ce bonus a été approuvé par le comité de gouvernance du conseil d’administration. Vu la polémique qu’il a suscitée et dans l’intérêt d’Ecobank, j’ai décidé de renoncer à ce bonus et de n’en toucher aucun au titre de l’année 2012. »
Manipulation des comptes ?
« C’est tout à fait impossible. Je n’ai aucun intérêt à changer les résultats d’une banque. Je suis parti d’une institution internationale [la Société financière internationale, filiale de la Banque mondiale] pour rejoindre un groupe panafricain, dirigé par des Africains et qui sera la fierté de l’Afrique. La dernière chose que je ferais serait de manipuler les comptes. Je suis venu pour œuvrer dans la transparence et mettre en place les procédures nécessaires pour qu’une banque de ce niveau réponde aux normes internationales. »
Démission
« Il n’en a jamais été question. »
Trois piliers stratégiques
« Le cabinet de conseil McKinsey nous aide à ériger les trois piliers de notre stratégie. Un : se doter d’outils permettant de mesurer la qualité des services offerts à nos clients. Deux : devenir l’employeur de référence afin d’attirer les meilleurs talents, les garder, les former, leur offrir des promotions. Et le troisième aspect, fondamental, c’est le retour sur investissement pour les actionnaires, qui se sont longtemps plaint de la baisse du cours en Bourse d’Ecobank. »
Perspectives ivoiriennes
« La clé pour la Côte d’Ivoire, c’est de travailler et de démontrer aux investisseurs qu’une bonne gouvernance est en place. »
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Propos recueillis par Frédéric Maury (J.A.) et Frédéric Garat (RFI)
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