La Monusco appelle les groupes armés congolais à libérer les enfants soldats
Selon un nouveau rapport de la mission de l’ONU en RDC couvrant la période 2012-2013, environ un millier d’enfants soldats se battraient aux côtés des groupes armés actifs dans l’est du pays. Le chef de la force onusienne, Martin Kobler, a réclamé jeudi leur libération sans condition.
Selon le dernier rapport de la Monusco, la mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), environ un millier d’enfants soldats, âgés de 6 à 17 ans, seraient présents dans les rangs des groupes armés présents dans l’est du pays.
"Presque 1 000 enfants ont été (…) recrutés par des groupes armés entre le 1er janvier 2012 et le 31 août 2013", a indiqué jeudi 24 octobre le chef de la Monusco, Martin Kobler, lors d’une présentation du rapport à la presse à Kinshasa. "Des mesures concrètes doivent être prises pour (les) protéger (…), et j’invite tous les groupes armés à libérer sans condition tous les enfants de leurs rangs".
Le rapport de la Monusco indique que trois groupes armés de l’Est comptent à eux seuls plus de 450 enfants soldats : la milice hutu congolaise Nyatura (190), la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, 137) et le groupe armé, essentiellement tutsi, du M23 (124).
"Dans la majorité des cas, les enfants ont été enlevés et forcés de rejoindre les groupes. Certains ont rejoint volontairement après une promesse d’argent, d’éducation, d’emplois et autres avantages par les recruteurs. Ces enfants ont été utilisés comme porteurs, cuisiniers, espions, esclaves sexuels, gardes et combattants", précise le communiqué de la Monusco.
Les enfants soldats, "victimes, témoins et auteurs d’atrocités"
"Je le dis encore une fois : un enfant soldat est un enfant soldat de trop", a martelé Martin Kobler. "C’est le futur du pays. Les enfants doivent aller à l’école et pas combattre sur le champ de bataille. (…) Il faut vraiment demander aux forces négatives d’abandonner cette pratique de détruire la vie des enfants".
"Les enfants qui ont été recrutés sont victimes, témoins et auteurs d’atrocités", a encore souligné le chef de la Monusco, appelant "tous les acteurs de la RDC, le gouvernement, les partenaires internationaux, les acteurs de protection de l’enfant de la société civile afin d’aider à mettre fin au recrutement d’enfant".
D’après le communiqué de la Monusco, les enfants soldats ont notamment été "victimes et témoins d’autres violations graves des droits de l’enfant, telles que le viol, l’enlèvement, le meurtre et la mutilation".
Martin Kobler a laissé entendre que le rapport pourrait être un outil précieux dans la lutte contre le recrutement d’enfants. Il "montre des tendances claires sur la façon dont ces groupes armés recrutent des enfants" et aidera la Monusco à "mieux comprendre comment prévenir cette violation grave des droits de l’homme", à "mieux (…) répondre aux besoins des victimes" et à mieux "tenir les auteurs identifiés responsables de leurs actes".
(Avec AFP)
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