Tunisie : le local d’Ennahdha incendié au Kef

Le local du parti islamiste Ennahdha dans la ville du Kef (nord-ouest de la Tunisie), où a lieu l’enterrement d’un des gendarmes tués la veille par un groupe armé, a été incendié jeudi.

Manifestants, le 23 octobre à Tunis. © AFP

Manifestants, le 23 octobre à Tunis. © AFP

Publié le 24 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

La tension était forte, jeudi 24 octobre, à l’occasion du deuil national observé en hommage aux six gendarmes tués par un groupe armé le 23 octobre. Cinq enterrements devaient avoir lieu dans l’après-midi dans les régions Sidi Bouzid (centre-ouest), chef-lieu de la région où les affrontements ont eu lieu mercredi, et Kasserine.

Un sixième cérémonie funéraire est prévue au Kef (nord-ouest), où le local du parti islamiste Ennahdha a été incendié. "Les murs de ces bureaux étaient calcinés et le matériel détruit", selon la même source à qui des témoins ont indiqué que des manifestants avait saccagé le local dans la matinée.

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La présidence a annoncé un deuil de trois jours, aucune cérémonie officielle n’est prévue en raison du refus des familles des victimes très remontées contre le gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahdha.

Selon une source militaire, les proches de tous les défunts ont rejeté toute présence officielle aux funérailles. "Nous avons refusé que le gouvernement et les politiciens rendent hommage (…) nous refusons leurs condoléances, leur présence et en premier lieu celle d’Ali Larayedh" le Premier ministre, a indiqué Jamel Salhi, le frère d’une des victimes de Sidi Bouzid.

La semaine dernière, des dizaines de policiers et gendarmes syndiqués avaient déjà chassé le président Moncef Marzouki et le chef du gouvernement Ali Larayedh de l’hommage rendu à deux gendarmes tués dans une autre attaque. Ils reprochent au pouvoir le manque de moyens pour lutter contre les groupes armés jihadistes qui déstabilisent régulièrement le pays.

Selon le gouvernement, le groupe "terroriste" responsable de la mort des gendarmes est toujours "pourchassé". La présidence a annoncé, de son côté, la tenue jeudi d’une réunion du Haut conseil de sécurité tunisien.

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Dialogue national reporté

Pour leur part, les branches régionales du puissant syndicat UGTT ont annoncé des grèves générales à Kasserine et Sidi Bouzid, si bien que les écoles et administrations étaient fermées tout comme de nombreux commerces.

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Ces nouvelles attaques et la promesse de démission du gouvernement jugée "ambiguë" par l’opposition ont provoqué le report du lancement du "dialogue national", initialement prévu mercredi.

Les pourparlers devaient débuter après un engagement du gouvernement à démissionner. Mais les propos en ce sens du Premier ministre, l’islamiste Ali Larayedh, qui s’est exprimé avec plus de cinq heures de retard sur l’horaire initialement prévu, ont été jugés ambigus par l’opposition.

"Nous voulons un engagement écrit que le gouvernement partira trois semaines après le début dialogue national", a dit Jilani Hammami, du Parti des travailleurs et membre d’une coalition d’opposition.

(Avec AFP)
 

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