Le gouvernement malien s’engage à accélérer le processus de décentralisation
Le gouvernement malien s’est engagé mercredi à accélérer la décentralisation. Objectif : répondre aux aspirations de développement des minorités, au premier rang desquels les Touaregs, qui se sentent marginalisés dans le nord du pays.
Pendant trois jours, du lundi 21 octobre au mercredi 23 octobre, se sont tenus les "États généraux de la décentralisation" à Bamako. Six-cent personnes, en majorité des représentants de l’État et des régions, étaient présentes.
Selon un document adopté mercredi soir à l’issue des travaux, le gouvernement malien s’engage à accélérer la décentralisation afin de mieux répondre aux aspirations de développement des minorités du Nord-Mali. D’après le texte, cela passe "par le renforcement des capacités de gestion des collectivites territoriales".
Le gouvernement souhaite notamment "assurer un transfert effectif des compétences et des ressources financières" indispensables à une politique efficace de décentralisation, tout en accordant "au pouvoir traditionnel et coutumier un rôle important dans la gestion et la prévention des conflits".
Lors de la clôture de ces "États généraux", le Premier ministre Oumar Tatam Ly a indiqué que le gouvernement "mettra tout en oeuvre pour que les résolutions, les décisions de la rencontre soient respectées et mises en application".
Mme Sall Oumou Seck, seule femme maire d’une commune au Mali, celle de Goundam (nord) a pour sa part estimé que "si les résolutions de la rencontre sont respectées, le Mali fera un grand bond" en avant, car, selon elle, une décentralisation efficace "est la clé de nos problèmes".
Pacifier le Nord-Mali
Ces "États généraux" étaient une des premières phases du dialogue national censé pacifier le nord du Mali. Lundi, en ouvrant les travaux de la rencontre, le président malien Ibrahim Boubacar Keita avait estimé qu’il fallait "apporter des réponses définitives aux frustrations qui alimentent l’irrédentisme de nos frères touaregs".
Si elle doit s’appliquer à l’ensemble des régions maliennes, une décentralisation plus poussée concerne plus spécifiquement le nord du pays, vaste région désertique qui occupe les deux tiers du territoire et où les infrastructures de base (eau, électricité, santé, éducation, routes) sont déficientes, voire inexistantes.
Les populations de ces régions issues de diverses communautés – Songhaï, Peule, Arabe, Touarègue – se sentent abandonnées par l’État central. La pauvreté sert depuis plusieurs années de terreau à divers groupes armés aux motivations politiques, religieuses et/ou criminelles, qui se sont livrés à toutes sortes de trafics et de violences.
(Avec AFP)
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