« Plusieurs terroristes » tués par les forces de l’ordre en Tunisie
Selon le ministère de l’Intérieur, « plusieurs terroristes » ont été tués vendredi lors d’une opération militaire et policière en Tunisie pour neutraliser un groupe armé soupçonné d’être responsable de la mort de deux gendarmes tués jeudi. Au même moment, le président Moncef Marzouki et le Premier ministre Ali Larayedh étaient chassés d’une cérémonie d’hommage aux deux victimes par des représentants d’un syndicat de police.
D’après Mohamed Ali Aroui, porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, "plusieurs terroristes" ont été tués vendredi 18 octobre lors d’une opération militaire et policière d’envergure visant à neutraliser un groupe armé soupçonné d’être responsable de la mort de deux gendarmes tués la veille.
"Les forces spéciales du ministère de l’Intérieur, de la garde nationale (gendarmerie, NDLR) et de l’armée participent à cette opération. Elle a commencé avec un bombardement aérien et maintenant nous sommes dans la phase terrestre", a-t-il indiqué. Selon lui "plusieurs terroristes ont été tués, mais on ne peut pas dire combien car l’opération est toujours en cours".
Le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a pour sa part indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi à la radio Mosaïque FM que le groupe armé était composé de 20 à 25 combattants.
Marzouki, Larayedh et Ben Jaafar indésirables
Jeudi, deux gendarmes avaient été tués et un troisième blessé par des tirs dans le district de Goubellat de la région de Béja, à environ 70 km à l’ouest de Tunis. Ils ont été pris pour cible alors qu’ils allaient vérifier une information faisant état de la présence d’un groupe armé dans une maison de la région. Les autorités tunisiennes, confrontées à l’essor de la mouvance jihadiste armée depuis la révolution de 2011, n’avaient jusqu’à présent pas fait état de la présence de combattants clandestins dans cette zone.
De leur côté, le président Moncef Marzouki et le Premier ministre Ali Larayedh ont été chassés par des représentants d’un syndicat de police d’une cérémonie d’hommage organisée vendredi en mémoire des deux gendarmes tués la veille. Les manifestants, en uniforme et en civil, représentants des syndicats, ont scandé "dégage" – slogan phare de la révolution de 2011 – et "lâche" à l’adresse des responsables tunisiens, les forçant à quitter la cérémonie à la caserne de L’Aouina, en banlieue de Tunis.
Moncef Marzouki et Ali Larayedh, ainsi que le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, ont été contraints de quitter les lieux, sans prononcer un mot, après une vingtaine de minutes de quolibets à leur adresse. "On n’accepte plus la présence de politiciens", a lancé l’un des protestataires. Seul le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a pu assister à la cérémonie d’hommage aux deux gendarmes.
Traque au Mont Chaambi
Depuis des mois, les forces tunisiennes traquent des combattants jihadistes à la frontière algérienne, en particulier près du Mont Chaambi (centre-ouest), où une quinzaine de policiers et soldats ont été tués depuis fin 2012. Malgré des bombardements aériens et une vaste opération militaire déclenchée en juillet, ces combattants n’ont pu être neutralisés et des accrochages ont encore eu lieu dans la région le 12 octobre.
Selon le ministère de l’Intérieur, Abou Iyadh, le chef d’Ansar al-Charia, principal groupe jihadiste de Tunisie, ainsi que les tueurs présumés des deux opposants de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, se sont tous rendus dans ce massif montagneux.
(Avec AFP)
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