Sénégal : le maintien en détention de Karim Wade dénoncé par l’un de ses avocats
L’un des avocats de l’ex-ministre sénégalais Karim Wade a fustigé, jeudi, la nouvelle inculpation pour enrichissement illicite présumé et le maintien en détention préventive de son client.
Le maintien en détention préventive de l’ex-ministre sénégalais Karim Wade n’est pas du goût de l’un de ses avocats. Le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade a été entendu pendant plusieurs heures, mardi, à Dakar par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), avant d’être à nouveau inculpé et reconduit en prison mercredi, a affirmé, jeudi 17 octobre, Me El Hadji Amadou Sall.
En septembre, le procureur spécial de la Crei Alioune Ndao avait adressé à Karim Wade une mise en demeure pour lui demander de justifier dans un délai d’un mois l’origine de 98,6 milliards de FCFA (plus de 150 millions d’euros) déposés, selon l’accusation, dans des comptes d’une banque à Monaco. Les explications fournies par la défense n’ont pas convaincu Alioune Ndao.
Mais selon l’avocat, l’instruction du dossier entamé le 17 avril à Dakar devait durer au maximum six mois au terme desquels Karim Wade devait bénéficier d’un non-lieu ou être renvoyé devant une juridiction pour un procès.
"Aucune preuve"
"Aujourd’hui (jeudi), les six mois sont arrivés à expiration" et Karim Wade aurait dû être libéré, "mais ils ont attendu le jour de la Tabaski (fête musulmane de l’Aïd el-Kébir célébrée mercredi au Sénégal) pour le placer sous mandat de dépôt", a poursuivi cet avocat qui est également l’un des dirigeants du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), formation de l’ex-président Wade et de son fils.
"En réalité, ils n’ont aucune preuve de leurs accusations contre Karim. (…) Ils lui avaient adressé une première mise en demeure pour enrichissement illicite présumé, puis ils ont extrait une deuxième mise en demeure du dossier pour justifier la deuxième inculpation. Ce n’est pas une inculpation, c’est une prise d’otage, c’est comme cela que nous le percevons", a-t-il ajouté.
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Le dossier Karim Wade, "ce n’est plus de la justice, c’est du banditisme judiciaire" et "une affaire politique, parce que Macky Sall a peur de Karim Wade. (…) Nous sommes désormais sur le terrain politique, où tous les coups sont permis. Ils se permettent tout, alors nous allons nous battre avec les moyens juridiques, politiques, pour arrêter cette violation" des droits de Karim Wade, a soutenu El Hadj Amadou Sall.
Karim Wade avait été inculpé une première fois et placé en détention préventive le 17 avril à Dakar après une première mise en demeure de la Crei qui l’accusait d’avoir acquis de manière illicite divers biens et sociétés d’une valeur totale estimée à 694 milliards FCFA (près de 1,06 milliard d’euros), ce qu’il nie.
(Avec AFP)
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