Incident frontalier entre le Congo-Brazzaville et l’Angola
Jeudi 17 octobre, les Angolais détenaient toujours 57 militaires congolais après un malentendu consécutif à une opération de bornage de la frontière dans la région de Niari, dans le sud du Congo. Ceux-ci devraient être libérés vendredi. Explications.
Mis à jour à 22h52.
A-t-on frôlé une grave crise diplomatique entre Luanda et Brazzaville? Apparemment, il y a eu plus de peur que de mal. Tout a commencé par une simple opération de bornage de la frontière près du village de Pangui, dans l’extrême sud du Congo, lundi 14 octobre. Menée par le commandant Christian Loubaki, celle-ci a mobilisé un petit détachement de 57 militaires congolais. Mais les forces angolaises, présentes en nombre dans le Cabinda voisin où ils luttent contre les rebelles du FLEC (le Front pour la libération de l’enclave du Cabinda), prennent ce déploiement pour une attaque, mettent les militaires congolais aux arrêts et occupent quatre localités en plus de Pangui : Kimongo, Iloupaga, Yanza et Ngandambinda.
L’information se répand sur les réseaux sociaux avant d’être diffusée sur RFI, mercredi soir. Face à cette situation inédite, l’état-major des armées se réunit mercredi matin à Brazzaville pour faire le point sur la situation. Le ministre des Affaires étrangères, Basile Ikouebe convoque l’ambassadeur angolais à Brazzaville, qui déclarera par la suite ne pas avoir été, à ce moment, au courant de la situation.
Denis Sassou Nguesso est rentré jeudi soir de Ouagadougou
De son côté, le président Denis Sassou Nguesso est alors à Ouagadougou où il assiste au sommet des chefs d’État et de gouvernement des 17 pays membres de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA). Il s’entretient au téléphone avec son homologue angolais José Eduardo dos Santos. Rien ne filtre de la discussion, mais Denis Sassou Nguesso ne change rien à son programme : il reviendra à Brazzaville comme prévu, jeudi soir vers 22 heures.
Selon les informations de Jeune Afrique, la tension est retombée. Les militaires angolais ont quitté mercredi les cinq localités qu’ils occupaient. Quant aux militaires congolais détenus en territoire angolais avec le chef du village de Pangui – qui servait d’interprète -, ils devaient être libérés à 13 heures jeudi. Mais l’opération a été repoussée à vendredi matin car les prisonniers avaint été dispersés pour des raisons de sécurité. Tout devrait donc rentrer dans l’ordre…
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Par Vincent Duhem
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